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Ce livre vise à établir un dialogue entre la philosophie de l'art et la physiologie cutanée. La notion de « peau créatrice » est née d'une peau mythologique - celle du satyre Marsyas écorché vif par Apollon à l'issue d'un duel musical. Elle permet d'opérer un retournement du physiologique à l'esthétique. Cet ouvrage procède par croisements de multiples récits de peaux - de la mythologie grecque aux biotechnologies - et par pliures effectuées dans l'histoire de l'art - de l'art antique au « nanoart ». Il déroule des fils entrelacés en un riche matériau artistique où la peau offre des modèles pour penser le processus créateur en art, notamment comme un retournement de la peau et un échange de la peau retournée. Il aborde le cutané dans sa superficie, en tant que support d'image ou d'inscription, medium, motif pictural ou organe perceptif - dimension féconde, notamment pour susciter des métaphores corporelles en tant que surface sur laquelle affleurent les symptômes venus des profondeurs. Mais, au-delà de la seule dimension métaphorique, il plonge dans l'épaisseur de la peau en portant une attention particulière aux phénomènes ayant lieu à travers le tégument.
Cette enquête sur la destinée artistique de l'enveloppe corporelle du satyre musicien pose les jalons d'une esthétique de la sécrétion et, plus largement, d'une esthétique de la liminalité - des seuils et de leur négociation.
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