« Certaines de ces séquences d'histoires ont eu pour cadres différents compagnonnages vécus, ces quinze dernières années, en milieu rural, avec des "Sans". Récemment, s'est posée pour nous cette question : fallait-il nous rapprocher d'un centre urbain, afin d'être davantage accessibles ? Retourner en ville, comme naguère ? Nous percevions bien tout le bénéfice immédiat que peut retirer tel sans-abri de l'octroi d'un chez-soi en ville. Pour ma part, je ne parviens plus à me mobiliser, en vérité, pour caser ce sans-abri dans une petite chambre où il disposera d'un petit revenu, d'une petite télévision, d'une supérette et d'un petit café en bas de chez lui. Enterrement de première classe, tout comme les statuts de handicapé ou de malade mental, dans lesquels notre bonne volonté, en dernier recours, range et protège ceux qui restent pour nous indéchiffrables. » Dans ces lignes, il est donc question de pauvres. Mais de vie avec, de vie partagée jusqu'à l'exception. Porté par une langue puissante, pétri et inspiré par les mots et les gestes des personnages bibliques, l'auteur raconte la chronique mouvementée de l'association La margelle, et tente de faire entendre un point de vue radical sur la pauvreté chez nous comme témoignage inexpugnable d'une présence scandaleuse.
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