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Les savants et les philosophes qui constituaient auparavant la République des Lettres écrivaient principalement pour convaincre leurs pairs. Ils dépendaient du pouvoir et des grands. Avec l'émergence, au milieu du XVIIIe siècle, d'une opinion publique éclairée et de plus en plus puissante, le pouvoir change de camp. On voit naître chez les intellectuels trois passions successives qui ont fait l'objet de cette trilogie d'Elisabeth Badinter.
Dans les deux premiers volumes, qui évoquaient respectivement le désir de gloire et l'exigence de dignité, nous avons vu les intellectuels solliciter les applaudissements du public puis revendiquer à la fois leur indépendance à l'égard des grands et un statut d'autorité morale.
Dans le dernier volume que nous publions ici, on observe la naissance de la troisième grande passion intellectuelle : la volonté de pouvoir. Dans les années 1760, l'aura des philosophes est telle qu'ils sont de plus en plus courtisés par les rois et les princes étrangers. On recherche leur onction pour se faire une réputation de souverain éclairé. Ils se rêvent conseillers du prince, voire souhaitent entrer eux-mêmes en politique...
Diderot, d'Alembert, Helvétius ou Voltaire vont mesurer, chacun à sa façon, les limites de leur pouvoir.
Philosophe, observatrice de l'évolution des mentalités et des moeurs, Elisabeth Badinter clôt ici sa réflexion sur ces passions intellectuelles du siècle des Lumières qui sont encore les nôtres aujourd'hui.
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