Le Roi aurait-il été à ce point Soleil que le sort de la masse des gens, victimes innocentes de ses guerres, fût relégué dans l'ombre si longtemps? Ce qui fut pour certains le Grand Siècle fut pour d'autres un Siècle de malheur, principalement en raison des conflits quasi permanents et leur cortège de misères. Le territoire de la Belgique actuelle - où Louis exporta l'essentiel de ses guerres (1668-1713) -, eut le plus à en souffrir, tandis que la France échappait presque totalement à l'invasion. Pour approfondir le sujet, Jean-Pierre Rorive a choisi une place-forte liégeoise, sur la voie d'invasion mosane, au coeur de l'enfer de la «guerre des Flandres» : Huy - bouclier de Liège, de Namur et de Maestricht -, sans négliger sa région, Hesbaye-Condroz. Détenant notamment le record européen de sept sièges en quarante ans, Huy est un cas idéal dans la mesure où il est un condensé de tous les malheurs de la guerre qu'ont endurés alors les autres villes de garnison et leurs campagnes à des degrés divers. Le débat s'élève constamment à l'Europe par le contexte et les multiples comparaisons. Le style limpide de cet ouvrage rigoureux en fait un livre passionnant sur la vie quotidienne au temps du Grand Roi, destiné tant au spécialiste qu'à l'amateur d'histoire.
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