"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sans équivalents au monde, les grands globes que le cosmographe vénitien Vincenzo Coronelli réalisa pour Louis XIV à la demande du cardinal d'Estrées n'ont cessé, depuis leur création en 1683, de fasciner par leurs dimensions - 4 mètres de diamètre, 2 tonnes chacun - et par la qualité de leurs peintures. Hymne à la gloire du Roi identifié au soleil, qui éclaire le monde au centre du
système planétaire, ces présents grandioses sont à rattacher aux efforts de Colbert pour étendre le champ du commerce extérieur de la France en la dotant des instruments indispensables à son expansion : notamment une marine et une cartographie. Coronelli avait commencé à réunir une riche documentation dans son atelier de gravure de cartes à Venise, avant de venir à Paris, qu'il diffusa dans toute l'Europe grâce à la création notamment de la première société géographique européenne, l'Académie des Argonautes.
Le globe céleste, d'un bleu profond, « figure en relief de la nativité du Prince », recompose, sous le pinceau, entre autres, de Jean-Baptiste Corneille, les constellations telles qu'elles étaient en septembre 1638 au jour de la naissance de Louis XIV : le Centaure, le Petit Chien, Pégase, les Poissons, la Grue composent une des plus belles encyclopédies des astres où les étoiles sont figurées par des clous de bronze doré, ornées d'élégantes inscriptions en caractères grecs, latins et arabes. La dédicace du globe terrestre, où sont figurées les quatre parties du monde, présente au roi une Terre où : « mille grandes actions ont été exécutées et par luy-même et par ses ordres, à l'estonnement de tant de nations qu'il aurait pu soumettre à son empire si sa modération n'eust arrêté le cours de ses conquêtes ». Ce globe est d'une richesse qui peut sembler infinie : roses des vents, scènes de pêche à la morue ou à la baleine, vaisseaux de guerre européens ou asiatiques, embarcations exotiques. Si l'Europe, bien connue, est quasi vide, les mondes lointains livrent, sous le pinceau talentueux d'un François Desportes ou d'un Claude Audran, leur parfum d'exotisme : éléphants du Siam, cavaliers de Tartarie, pêche des perles en mer de Perse. ce sont toutes les ressources des terres et des mers qui sont offertes à la gloire du Roi-Soleil. Depuis leur création en 1683 à leur réinstallation actuelle à la Bibliothèque nationale de France, dans son site de Tolbiac, ces gigantesques sphères n'ont cessé d'être déplacées, montées, démontées, mises en caisses, exposées parfois pour quelques mois seulement. Cet ouvrage remarquablement illustré nous initie avec saveur à une visite savante et savoureuse guidée par Hélène Richard, conservateur directeur du département des Cartes et Plans de la BNF qui a la garde de ces précieux présents royaux.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !