"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Quel jubilation de retrouver nos deux prêtres catholiques, Odilon Verjus et Laurent de Boismenu, envoyés en mission d’évangélisation chez les Inuit (les Eskimo du titre). Sur le « Pourquoi Pas ? », sous le commandement de Jean-Baptiste Charcot, arrive sur la banquise le cardinal Golias, 1 m 20 au garrot, avec un lot d’oriflammes, de bibles et d’images pieuses à distribuer aux païens des terres ( !) glacées. Mais il vient également rendre un vibrant (et très démonstratif) hommage aux martyrs des temps modernes : les pères Combaluzier et Roux. Le cardinal se révèle très vite intégriste, raciste, revanchard et complètement obtus jusqu’à friser le ridicule. Il charge donc les deux missionnaires de retrouver le meurtrier des deux prêtres et de faire justice, tout en convertissant ces « peuplades » restées trop longtemps loin du giron de l’Eglise catholique romaine. Hors de question de les laisser céder aux avances des parpaillots. Lors de leurs pérégrinations en compagnie de Grand’mère, un homme noir élevé par les Eskimo, ils rencontreront Leni Riefenstahl, l’actrice favorite d’Hitler en plein tournage et décrocheront une invitation à Berlin de la bouche même de la belle. Enfin, ils se frotteront au vilain chaman, responsable de toute cette boucherie.
Toujours cet humour complètement décalé, avec moins de jeux linguistiques que dans le premier volume. Mais il joue toujours sur les références religieuses avec encore plus d’irrévérence dans cette histoire-ci, ce qui est tout à fait normal avec un personnage aussi haut en couleurs que le cardinal Golias, sorte de roquet teigneux, quintessence du fanatisme religieux. De plus, si dans « Papous », l’histoire surfait sur les clichés du cinéma hollywoodiens, « Eskimo » fait référence à ceux des récits d’explorateurs et des romans d’aventures, comme ceux de Roger Frison-Roche ou, dans une moindre mesure, de Jack London. Ainsi quand Laurent de Boismenu a les mains collées à son arme par le froid, Odilon Verjus use, pour les décoller, d’un procédé que tout bon conducteur masculin connaît pour pouvoir utiliser la serrure de sa voiture. Tout est de cet acabit ! Ce n’est ni politiquement correct, ni radicalement anticlérical car, une fois de plus, le lecteur nourrit une réelle sympathie pour ces deux hommes à nouveau plongés dans un milieu hostile (enfin, hostile pour deux prêtres en soutane).
Et cette fois encore, le scénario est bâti sur des lectures bien documentées : la chasse, les bateaux, les attelages de chiens, la gastronomie (enfin, si je peux appeler cela de la gastronomie), les rites de passage et les religions, les rapports sociaux, tout est exact mais est seulement amené à la limite du ridicule, ce qui occasionne bien des fous rires. Calembours, gags à répétitions, humour scatologique (par petites touches, je vous rassure) mettent ce troisième tome de la série un cran au-dessus du précédent, en étant un peu plus trash !
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