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Au début du XVIIe siècle, des savants proclament encore le caractère sacré des mathématiques et des sciences en général.
Elles offrent, pensent-ils, le moyen de s'approcher de Dieu. Deux siècles plus tard, Chateaubriand écrira, dans Le Génie du christianisme : " les sciences amènent nécessairement les âges irréligieux ". Que s'est-il passé ? Les sciences et les savants ont-ils tellement changé ? C'est que, entre-temps, la découverte et la prise de conscience de l'infini dans l'espace et dans le temps ont eu lieu à partir de la fin du XVIe siècle, l'infini n'est plus seulement une entité métaphysique qui sert à caractériser la divinité, mais aussi une notion mathématique.
Désormais, à la suite de Newton et de Leibniz, l'homme peut appréhender cette notion par le calcul et, qui sait, ayant apprivoisé l'infini, percer à jour les mystères de la Création. Illusion, sans doute : car cet univers qui se révèle sans limites aux hommes des Lumières n'est-il pas plus effrayant encore ? Les progrès de la science n'ont donc pas terrassé le christianisme, ils l'ont transformé ce que la religion a perdu en mystère, elle l'a gagné dans une intimité plus grande avec Dieu.
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