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18 mars 1871. La Commune de Paris est proclamée devant l'Hôtel de Ville. Lavalette est de ceux qui prononcent des discours couverts par la clameur et les chants de la foule. Commence alors une étrange révolution dans laquelle ceux qui prennent le pouvoir commencent par le rendre en organisant des élections. Personne n'imagine que tout finira dans un bain de sang 72 jours plus tard...
Par le plus grand des hasards, Raphaël Meyssan s’est rendu compte que son voisin d’immeuble avait participé aux évènements de la Commune de Paris. Enfin y avait participé il y a 150 ans !
Alors pour mieux le connaître, l’auteur des trois tomes des Damnés de la Commune s’est plongé dans les documents officiels pour savoir quel avait été son rôle exact dans cette insurrection.
C’est en se réfugiant à la Bibliothèque historique de Paris pour échapper à une pluie battante que Raphaël a découvert inopinément, qu’un certain Charles Lavalette habitait à la même adresse que lui, dans le quartier de Belleville. Piqué par cette troublante coïncidence, il décide alors de poser ses pas dans ceux de celui dont l’histoire était étroitement liée avec celle de Paris en 1871, ceci afin de mieux le connaître.
C’est ainsi qu’à force de chercher, il arrive à brosser le portrait de cet homme, qui dès 1868, était qualifié d’agitateur public. En réalité, si l’auteur nous retrace le déroulement de cet épisode sanglant de cette fin de 19e siècle, c’est également parce qu’il s’est appuyé sur le récit écrit par une certaine Victorine B.(Brocher).
Avec ce témoignage, publié en 1909 dans un libre intitulé "Souvenirs d’une morte vivante", on prend pleinement conscience de l’horreur que furent les combats opposants les Communards aux Versaillais.
Mais on réalise surtout que des hommes et des femmes ont, l’espace de quelques semaines, voulu créer un monde différent. Un monde qui leur semblait meilleur, puisque fondé sur des bases plus égalitaires. Que "Le cri du peuple", qui revendiquait de meilleures conditions de vie, était enfin entendu et aurait pu se répandre ailleurs si la répression n'avait pas été à ce point sanglante.
Pour illustrer cette tentative de liberté, Raphaël Meyssan s’est servi de gravures en noir et blanc datant de cette période. Un autre Paris prend ainsi vie sous nos yeux alors que les noms des lieux nous sont encore aujourd'hui parfaitement familiers.
Les Damnés de la Commune, un incroyable travail historique pour se remémorer cette lutte qui causa la mort de près de 20 000 personnes et conduisit de nombreuses autres, telle Louise Michel, à la déportation.
Encore un tome qui m'a enthousiasmé. Le graphisme tout d'abord, ce mélange de dessins issus de divers journaux d'époque, toujours aussi vivant . La démarche et la curiosité historiques avec tous ces témoignages qui se croisent.
Enfin, la période traitée, une période bien oubliée de nos jours , moins d'un siècle après la révolution, comment d'autres versaillais, bourgeois, cette fois ci, tremblent devant Paris insurgé, érigé en Commune, comment ces lois décidées mais peu mises en place résonnent de tant de modernité.
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