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L'art dit « premier » existe-il vraiment ? La création plastique des sociétés exotiques - c'est-à-dire étrangères à nos civilisations occidentales au sens propre -, reste difficile à appréhender, à nommer et à classer, car elle échappe à l'histoire de l'esthétique qui est une construction culturelle européenne. Issu de l'historiographie coloniale et anthropologique, ce concept, d'invention récente, est porteur d'un présupposé toujours évolutionniste. Il désigne un vaste ensemble de créations mêlées sous des appellations qui témoignent des considérations relatives à l'altérité. Indissociable de la mémoire et du développement de l'Occident contemporain, la création « barbare» a
progressivement fait l'objet de conceptions artistiques et d'une réflexion muséographique passionnée. Considérées à l'origine comme les preuves d'une expression incivilisée et pillées sans remords, ces oeuvres aux auteurs aussi inconnus qu'oubliés, ont inspiré l'art du XXe siècle et sont désormais soumises à un mercantilisme démesuré. La convoitise des collectionneurs internationaux comme l'institutionnalisation de cet art demeurent néanmoins paradoxaux à bien des égards au coeur de notre société « moderne ».
Docteur en anthropologie (université Paris V - René-Descartes), Mathilde Annaud est membre de la Société des africanistes, hébergée par le musée du quai Branly (Paris). Auteur et journaliste, elle se consacre à la diffusion culturelle et scientifique.
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