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Des attentats aux catastrophes naturelles, des accidents d'avion aux prises d'otages, des massacres de populations aux suicides d'adolescents dans des établissements scolaires, chaque événement violent appelle la présence de psychiatres et de psychologues. Mais la notion de traumatisme a longtemps servi à disqualifier soldats et ouvriers psychologiquement blessés. Après un siècle de suspicion, elle offre désormais aux victimes les moyens de leur reconnaissance sociale.
C'est cette improbable transformation de la valeur morale attachée au traumatisme, le passage d'une aire du soupçon à celle de la reconnaissance, avec ses bénéficiaires et ses oubliés, ses élus et ses exclus, que ce livre raconte. Les auteurs ont enquêté pendant plus de cinq ans sur trois scènes emblématiques où ont été mises en oeuvre trois formes de politique du traumatisme : la victimologie psychiatrique (ou « politique de la réparation ») à la suite de l'explosion de l'usine AZF à Toulouse ; la psychiatrie humanitaire (ou « politique du témoignage ») dans les territoires palestiniens durant la seconde Intifada ; enfin, la psycho-traumatologie de l'exil (ou « politique de la preuve ») au sein des associations travaillant pour les demandeurs d'asile.
Ils démontrent que la notion de traumatisme est finalement moins une donnée psychologique qu'une ressource sociale ambiguë.
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