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dix ans après les premières élections au suffrage universel en afrique du sud (1994) survenant après une période d'apartheid de près d'un demi-siècle, quel bilan pour l'école dans ce pays aujourd'hui ? dans quelle mesure peut-on parler de rupture avec le passé ? sous l'apartheid, blancs, métis, asiatiques et noirs font l'objet de processus de scolarisation séparés relevant d'un grand nombre de ministères en principe indépendants mais en réalité très étroitement tributaires de la politique de
discrimination instaurée par le parti national après les élections de 1948.
cette diversité s'inscrit donc dans un cadre de très grande inégalité dans la répartition des ressources et dans l'accès à l'éducation tant sur le plan racial que géographique.
durant cette période, la situation n'est pourtant pas figée. dans un contexte de luttes sociales intenses, la politique de ségrégation n'empêche pas un relatif développement de la scolarisation des groupes sociaux les plus dominés.
le changement politique de 1994 constitue l'aboutissement d'un processus de
dislocation progressif de l'appareil répressif. ce changement, mené principalement sous la houlette de l'anc, se fixe pour objectif le redressement des inégalités, notamment scolaires, héritées du passé. dans le même temps, l'accès à la démocratie place la nouvelle afrique du sud dans un environnement international de contraintes budgétaires qui limitent la portée effective des réformes projetées.
dans
le domaine scolaire, comme en d'autres. c'est donc à un véritable défi qu'est confronté ce pays depuis 1994. la ségrégation raciale dans les écoles a été officiellement abrogée, une bourgeoisie noire s'est développée, fréquentant aujourd'hui les meilleures écoles anciennement " blanches " dans le cadre d'une nation " arc-en-ciel ". les anciennes écoles noires continuent, pour l'essentiel, à accueillir le même public, distingué non plus par la couleur de peau mais par une pauvreté persistante.
la ségrégation raciale officielle, intolérable dans une démocratie moderne, a laissé place à une sorte d'" apartheid social " dont s'accommodent assez bien le néolibéralisme dominant et l'idéologie qui le nourrit.
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