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03/10/2017 : 22.09 - Albane : « Laurent, J'ai vu ton profil sur Facebook et je me suis dit que nous pouvions bien, presque 30 ans après, nous donner des nouvelles. J'espère vraiment que tu vas bien, que ta vie te convient. Es-tu reparti en Afrique comme tu en rêvais ? Manges-tu toujours des sauterelles au petit-déjeuner ? As-tu enfin réussi à arrêter de fumer ? Tu n'arrêtais pas d'arrêter à 19 ans. » Trois ans après avoir envoyé un message à Laurent sur Facebook, Albane, hypersensible romanesque désenchantée par sa relation de couple, reçoit une réponse. De texto en texto, une époque resurgit, celle de l'adolescence et du premier amour, celle d'une année, 1992, où tous les espoirs étaient encore permis. Une complicité s'installe, entre rêves et nostalgie. Et s'il était possible de rembobiner sa vie ? Roman d'ombres et de lumière, Le Singe qui fume explore avec émotion la réalité d'une relation à distance, de l'osmose au naufrage intime, quand le jeu de miroir vire miroir aux alouettes.
Un roman long (300 pages / 9 heures de lecture sur liseuse) mais qui nous entraine dans cette aventure-passion.
le début, les retrouvailles numériques et le flirt sont très rapides, on se prend au jeu de ce roman quasi-épistolaire moderne. On attend avec une impatience aussi grande que celle du personnage les réponses de ce premier amour retrouvé. L'exaltation, l'intérêt pour cet autre sorti du passé mais bien présent nous emporte aussi.
Dès le milieu du texte, on se rend compte des failles de cet interlocuteur, comme la famille d'Albane, on se méfie mais forcément la vision d'Albane, son aveuglement amoureux emporte tout et on y croit avec elle.
Tout y est : l'accroche amoureuse, les retrouvailles, les mots bienveillants, les mots amoureux, les mots intrusifs...et on découvre un personnage presque schizophrène, toujours entre 2 tonalités, toujours entre 2 mondes... C'est une bonne illustration de l'aveuglement, de la manipulation que créent certains individus. C'est aussi une démonstration de ce qu'une relation amoureuse peut ravager, un individu, ici Albane en proie à la dépendance, à la destruction de sa vie, à la dépression . La longueur du récit permet de bien montrer et d'analyser les effets psychologiques chez Albane. Peu à peu avec elle, le lecteur découvre l'ampleur du mensonge qu'il avait deviné.
Un roman d'amour certes mais pas mièvre comme l'est le genre, on est dans l'idéalisation, dans l'illusion de l'amour, dans l'analyse du narcissisme du séducteur et dans l'exploration de la plongée dans l'enfer de la victime amoureuse.
Emmanuelle Baum offre au lecteur un roman finement écrit, agréable à lire, (malgré des redites obligées dans les dialogues...) , un ouvrage bien ficelé.
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