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Le present de la psychanalyse, vol. 7 (2022-1)

Couverture du livre « Le present de la psychanalyse, vol. 7 (2022-1) » de  aux éditions Puf
  • Date de parution :
  • Editeur : Puf
  • EAN : 9782130834939
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Détresse dans la civilisation... Serait-il de nouveau possible de mettre « civilisation » au singulier ? Pas celui d'une même Cité, mais celui d'une même planète. La menace du désastre écologique est à la source d'un nouvel universalisme... dont on se serait bien passé. Le confinement de la vie... Voir plus

Détresse dans la civilisation... Serait-il de nouveau possible de mettre « civilisation » au singulier ? Pas celui d'une même Cité, mais celui d'une même planète. La menace du désastre écologique est à la source d'un nouvel universalisme... dont on se serait bien passé. Le confinement de la vie auquel contraint l'actuelle pandémie est à la fois une réalité mondialisée et comme l'augure d'une vie future restreinte.
Malaise dans la culture (ou la civilisation), publié fin 1929, se conclut par cette interrogation : « La question décisive pour le destin de l'espèce humaine me semble être de savoir si et dans quelle mesure son développement culturel réussira à se rendre maître de la perturbation apportée à la vie en commun par l'humaine pulsion d'agression et d'auto-anéantissement. » Les motifs historiques ont changé, il est d'autant plus remarquable que notre question soit restée la même.
Comment comprendre une telle inaptitude à l'autoconservation, voire une mise en doute de la pertinence d'une telle notion quand il s'agit d'humanité ? La pulsion d'auto-anéantissement n'est-elle que la face négative d'une autoconservation perdue ? Ou relève-t-elle d'une violence positive et autonome, un au-delà du mal où le sadisme profiterait des circonstances ?
« L'époque présente mérite peut-être un intérêt particulier, écrit Freud. Les hommes sont maintenant parvenus si loin dans la domination des forces de la nature qu'avec l'aide de ces dernières il leur est facile de s'exterminer les uns les autres jusqu'au dernier. Ils le savent, de là une bonne part de leur inquiétude présente, de leur malheur, de leur fond d'angoisse. » Ce qu'il ne pouvait prévoir, c'est que cette nature « forcée », devenue trop humaine, allait se retourner contre son démiurge.
Comme il était sans doute difficile à Freud de conclure sur un mot aussi pessimiste, mais dont il ne mesurait pas à quel point il était prophétique des quelques années à venir, il ajouta une phrase d'espoir : « Et maintenant il faut s'attendre à ce que l'autre des deux "puissances célestes", l'Éros éternel, fasse un effort pour s'affirmer dans le combat contre son adversaire tout aussi immortel. » Éros le rassembleur (sinon le démocrate !) contre la pulsion d'auto-anéantissement, l'amour contre la discorde, cette idée d'un antagonisme au principe de l'humanité est aussi vieille qu'Empédocle. Nous y sommes.

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