"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les enquêtes de Gojin, avocat de l'ombre Deux morts dans un appartement au premier étage d'un immeuble paisible de Séoul. La femme qui y habitait - un coup de couteau pour elle - et un voisin - un coup de poinçon pour lui -, un type détestable qui lui tournait autour ces derniers temps.
Mais puisque le principal suspect gît à côté de la victime, il faut chercher ailleurs. Le concierge pourrait faire un coupable correct, le commissaire Lee Yuhyeon boucle son enquête et l'envoie en procès. Mais rien ne se passe comme prévu. L'innocence du vieux bougre s'impose, le procès est un fiasco.
C'est alors que dans son téléphone, Lee Yuhyeon entend un rire familier et moqueur, celui de l'avocat Gojin, l'avocat de l'ombre. Oui, il faudra tout recommencer, tout reprendre depuis le début. Car chacun dans cet immeuble pourrait avoir quelque raison d'avoir commis ce double meurtre.
« Le portrait de la Traviata » est le premier tome d’une série consacrée à l’avocat Gojin initiée par Do Jinki, auteur sud-coréen. J’ai débuté mon immersion dans la littérature noire coréenne il y a un peu moins de deux ans et je n’avais pas été conquise. Mais après avoir dévoré plusieurs séries originaires du Pays du matin frais, j’ai décidé de lui laisser une seconde chance.
C’est ainsi que, plutôt cette année, j’avais lu « C’est pour mieux te manger » de Kim Ji-Yeon, paru aux Editions Matin Calme, qui avait su, cette fois, me séduire par une écriture stylistique très particulière et une construction assez singulière par rapport à mes lectures habituelles (vous pouvez retrouver ma chronique sur mon blog).
Mais revenons-en au livre « Le portrait de la Traviata », le bandeau annonce la couleur en présentant son auteur, Do Jinko, comme le prodige coréen du roman à énigme. Dans cette seconde incursion dans le polar coréen, j’ai retrouvé cette façon propre à ces auteurs d’agencer leur intrigue, qu’elle prenne la forme d’une enquête policière ou non.
Une deuxième similitude que j’y ai trouvée est la syntaxe des phrases et le style. Sans être du tout péjorative par l’emploi de l’adjectif, j’ai relevé une façon « simpliste » ou très « factuelle » de décrire les choses et les événements. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un idiome propre à la littérature coréenne, sans que cela soit pour me déplaire. Cela me change beaucoup de mes lectures habituelles en matière de culture anglo-saxonne ou francophile.
Au final, je n’ai que peu découvert le pays, puisque l’enquête se concentre dans un huis-clos au sein d’un immeuble à appartements mais la forme originale du récit a fait que j’ai mis de côté et laissé à plus tard cette aspiration de pédagogie.
Au sujet du titre, quelque peu « cosmopolite » au regard de l’origine de l’auteur et du contenu en lui-même du livre, vous serez peut-être un brin perplexe, comme j’ai pu l’être n’ayant su associer le livre au titre de manière superficielle. Si cela n’est pas le cas, n’hésitez pas à m’en faire part :)
Le tome deux de cette série est paru chez Matin Calme, en février. Ayant déjà dans ma pile à lire ces secondes aventures de l’avocat Gojin, « Mortel Motel », je vous en parlerai très bientôt.
Dans Le portrait de la Taviata, je me suis bien amusée à décortiquer l'intrigue avec l'inspecteur Lee Yuhyeon et son acolyte l'avocat Gojin. J'ai aimé l'ambiance de ce polar qui m'a plongé dans l'univers coréen. Avec les enquêteurs on observe, on réfléchit, on avance à petits pas, on repart à zéro. Il faut résoudre l'énigme et pour cela Do Jinki nous entraîne de fausses hypothèses en fausses hypothèses.
C'est comme une bonne partie de Cluedo, mais les noms sont plus difficiles à retenir.
En Corée, Do Jinki est comparé à John Grisham, mais il me fait plutôt penser au Gaston Leroux du célèbre La chambre jaune où à Conan Doyle. Le portrait de la Traviata est un crime en chambre close, une des catégories du whodunit (j'ai appris un nouveau mot!) très à la mode au début du XXème siècle.
Bravo à Pierre Bisiou et ses toutes nouvelles éditions Matin Calme, de nous avoir trouvé ce petit bijou si dépaysant pour moi. Et merci à Léa du #HanbookClub de m'avoir fait découvrir @Matin Calme.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2021/05/27/le-portrait-de-la-traviata-de-do-jinki/
Un crime peut il être parfait ?
Eh bien non, c'est sans compter avec un enquêteur opiniâtre, qui va tenter de comprendre ce double homicide et son "allié", un "avocat de l'ombre", qui l'aiguille sur plusieurs pistes possibles, au fils de rendez vous dans des restaurants ou des bars. Ces deux hommes vont alors essayer de comprendre à qui profite le crime...
Deux cadavres sont retrouvés dans un appartement, pas d'armes et peu de traces.
Un premier suspect est arrêté puis transféré auprès de la justice, mais une enquête un peu bâclée, peu d'indices vérifiés, le juge va libérer le gardien de l'immeuble. L'enquête doit alors reprendre. Il faut recommencer les investigations : sur le lieu, un étrange appartement (une serrure à code, aucune réelle infraction, aucun vol, aucune image sur la vidéo surveillance...) sur les victimes : une jeune femme, peut être la Traviata, du titre (??!!), hôtesse de bar mais qui mène une vie normale, sans histoire, et son voisin, un peu border line et qui la harcelait et leur entourage : une soeur, qui fait des crédits sur les marchés, un amant, beau gosse mais qui profite de la victime (est il son amant, son agent, un profiteur, la patronne et les collègues du bar à hôtesses, la mère de l'amant, qui va avoir aussi des soucis...
L'enquête va nous faire découvrir le monde de la nuit, les bars à hôtesses mais aussi les "host bar", des bar à hommes.
Au fils des pages, l'auteur nous conduit vers plusieurs pistes, certaines vont s'avérer des culs sacs mais il nous parle aussi de la société sud coréenne : jeunesse désabusée, diplômée mais qui ne trouve pas de travail, monde de la nuit, débrouillardise puis une fin très surprenante.
Ce cluedo avec ces deux cadavres et cette enquête à plusieurs facettes vont aboutir à une fin inattendue.
Un sacré roman policier, même si on pourrait être un peu lassé de ne pas trouver de solutions, rapidement, comme l'enquêteur qui n'est pas loin d'abandonner, il faut aller jusqu'au bout et j'avoue que je n'avais pas du tout découvrir le coupable...
Depuis leur création en 2020, à chaque nouveau livre, les éditions Matin Calme nous proposent un genre de polar coréen différent. Après le roman mafieux, le thriller psychologique, voici venir le policier à énigmes. Toutes proportions gardées, Do Jinky nous propose une histoire à la manière d’Agatha Christie. Pas de meurtres sanguinolents, de courses poursuites et fusillades endiablées ou de suspense haletant, juste un enquêteur face à un double meurtre. L’ambiance est plutôt à l’observation et la réflexion.
Même si ce n’est pas proprement dit un huis clos, « Le portrait de la Traviata » en a toutes les caractéristiques. Le crime a eu lieu dans un immeuble auquel seules quelques personnes avaient accès. Le nombre des potentiels assassins est assez restreint et leurs interactions ont l’air simples. Seulement, en creusant un peu, on constate qu’ils ont tous leurs secrets et que l’affaire est loin d’être limpide.
Le lecteur suit l’inspecteur, aidé d’un avocat, dans ses investigations. Après chaque interrogatoire de suspect et après chaque découverte sur la scène du crime, les enquêteurs spéculent sur le déroulement des faits. Leurs suspicions lancent l’affaire sur une nouvelle piste, qui après vérification, finit immanquablement dans une impasse. Ce type de polar implique donc beaucoup de répétitions. Lorsque de nouveaux indices apparaissent, il faut reconstituer les évènements et ressasser sans cesse la chronologie des actions de chacun des acteurs. C’est un peu redondant mais nécessaire !
La plume de Do Jinky est simple et agréable. On sent qu’il a travaillé son sujet et qu’il a un véritable savoir-faire. Son aventure est complexe et il sait jouer avec les preuves afin de nous induire en erreur. Je fais d’ailleurs le pari avec vous que vous ne trouverez pas la fin, tant elle est improbable. Si vous aimez vous casser la tête sur une énigme, ce livre est fait pour vous !
http://leslivresdek79.com/2020/08/02/574-do-jinky-le-portrait-de-la-traviata/
Qui a tué la très jolie Jeong Yumi d'un coup de couteau et son voisin harceleur, leur corps retrouvés dans l'appartement de la demoiselle, dans un immeuble paisible de Seoul ?
Voilà un très réussi roman whodunit qui secoue les méninges du lecteur. de façon très habile, celui-ci se retrouve complètement immergé dans l'enquête mené par l'inspecteur Lee Yuhyeon, aidé par le redoutable Gojin, surnommé « l'avocat de l'ombre ». Les hypothèses sont décortiquées les unes après les autres, examinant chaque profil de suspect, chaque alibi, chaque scénario pour résoudre ces crimes mystérieux, ce qui garantit des rebondissements multiples et un coupable bien inattendu. L'auteur se joue du lecteur qui en redemande.
Le style clinique, ultra factuel, s'efface pertinemment pour laisser toute sa place aux circonvolutions de l'intrigue et à l'énigme à résoudre. En Corée du Sud, Do Jinki est comparé à John Grisham, mais sur ce roman, j'ai plutôt pensé à un bon Simenon voire à un Agatha Christie pour l'intelligence de la résolution. Ce Portrait de la Traviata a même un petit parfum de Cluedo même si là, on connaît les armes et la pièce ... est-ce le concierge de l'immeuble, la vieille femme de ménage, la tenancière du bar à hôtesse où travaillait Jeong Yumi, sa meilleure amie, son petit ami ou la mère de ce dernier, sachant que tous avait des raisons de passer à l'acte ?
Quand je lis un polar étranger, j'aime à découvrir le contexte socio- culturel du pays, en l'occurence la Corée ici. Dans ce cas-là, il n'y a pas forcément une plue-value « exotique » mais en toile de fond, c'est tout le système des bars à hôtesses ou à hôtes ainsi que la prévalence de la prostitution sud-coréenne qui sont mis en lumière.
Un roman à énigmes très efficace, incontestablement. J'ai juste été gênée ( ou vexée ha ha ) de ne pas avoir compris le rapport entre le titre et le contenu, le personnage de la jeune fille assassinée me semblant tout de même très éloignée de celui de Marguerite ( même si elles sont toutes deux courtisanes et très amoureuse ... ).
Jo Pangeol, le gardien de l’immeuble, a-t-il tué la jeune Jeong Yumi (25 ans) et l’homme retrouvé mort à ses côtés ? Tous deux ont été poignardés dans l’appartement (204) de celle-ci … Il faut bien arrêter un suspect, quand bien même on ne voit pas de mobile … Et pourquoi a-t-il finalement gardé son avocat commis d’office alors qu’il avait demandé l’ajournement de son procès, le temps d’en choisir un autre ?
Ainsi débute la curieuse intrigue de Do Jinki. C’est le petit ami de la victime, Kim Hyeongbin, qui a alerté la police : il était au téléphone avec Jeong Yumi lorsqu’elle a poussé un terrible hurlement. On découvre rapidement que l’homme gisant auprès d’elle est son voisin du dessous, locataire de l’appartement 104. Il la harcelait depuis un bon moment, raconte Jeong Area, la demi-soeur de la défunte. Alors meurtre et suicide du coupable ?… Il semblerait bien que ce ne soit pas vraiment le cas …
Lors de l’enquête, Lee Yuhyeon en perd son coréen ! Aucune preuve et pas le plus petit indice en vue … Crime sexuel, crapuleux ou passionnel ? Tous les proches seront scrupuleusement interrogés, y compris la vieille femme de ménage …
Si ses fans ont baptisé l’auteur « le John Grisham coréen », je dirais pour ma part que ce polar est un « Maigret tout droit venu du pays du matin calme », bien construit et accrocheur ! Un très agréable moment de lecture !
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