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Tant que l'on pouvait accorder à la criminalité un statut secondaire, elle ne menaçait pas l'ordre social. On pouvait continuer de la considérer comme marginale. Quand il devient perceptible en revanche que le crime a dangereusement établi sa jonction avec le fonctionnement «normal» de la société, les changements ne sont plus d'échelle, mais de nature. On doit définitivement s'interdire de penser le crime comme un phénomène marginal. Et le processus de mondialisation n'est pas étranger à cette mutation. Au contraire, le marché fait désormais sa loi. La criminalité est devenu un mode banal de formation de plus-value. Elle est l'une des activités les plus rentables de l'économie, et elle a pris une dimension planétaire. Établissant ce constat, Jean de Mailiard énumère toutes les raisons de s'inquiéter de ce phénomène, de désespérer de la situation et des difficultés de lutter... mais aussi d'espérer.
Jean de Maillard est magistrat. On lui doit notamment L'Avenir du crime (Flammarion, 1997) et Un monde sans loi (Stock, 1998-2000).
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