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Le goût du partage est un livre réalisé avec des réfugiés à partir d'ateliers de cuisine. Ils viennent d'Afghanistan, d'Albanie, en passant par le Congo... Ils apportent leur recette, leur langue et leur histoire. Chacun est présenté dans un portrait nous permettant de mettre une personnalité et un visage sur ces généreuses recettes.
Quel beau livre !
Le goût du partage, réalisé par Blandine Duquet, avec l'aide de Corinne Salvi pour la conception graphique et les illustrations, est un formidable exemple de ce que la générosité et une attitude tout simplement humaine peuvent produire.
Blandine Duquet, en seconde année de formation de monitrice-éducatrice, fait un stage du Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asile (CADA) de Pontarlier (Doubs) où elle met en place des ateliers de cuisine avec les résidents. L'expérience ayant été concluante et enthousiasmante, elle a décidé de publier cela avec l'aide de la cabane du chien et des éditions du Jasmin.
Chaque double page est consacrée à une recette présentée par un demandeur d'asile avec une carte pour situer son pays d'origine, une photo couleur du plat, la liste des ingrédients, le mode de préparation et un petit vocabulaire, ces trois rubriques sont données dans la langue d'origine de la personne et en français. Enfin, un petit texte bien tourné permet de faire connaissance avec chacun mais d'apprendre aussi que Katrina, grand-mère albanaise qui offre un burek (pita) au fromage, n'est pas autorisée à rester en France…
Avec les autres, on voyage et on salive en Géorgie (Svetlana), en Albanie (Roserta), en Afghanistan (Tayyab et Mashang), au Soudan (Haroun et al Rachid), au Tchad (Youssouf), au Kazakhstan (Zalina), au Pakistan (Shah Rukh Khan), en Syrie (Nawar et Maisa) et au Congo (Maria). Je n'oublie pas le bonus offert par Shah Rukh Khan, avec quatre recettes supplémentaires.
Bien plus qu'un simple livre de recettes de cuisine, le goût du partage est un bel objet réalisé avec beaucoup de coeur et les magnifiques photos en noir et blanc de chaque participant illuminent cette réussite.
Je tiens tout d'abord à remercier Masse critique de Babelio et La cabane du chien des éditions du Jasmin qui m'ont permis de découvrir le goût du partage, le goût avec ses deux sens : le désir, la passion et le sens qui permet de percevoir les saveurs.
Après avoir lu Émilie de Turckheim qui avait accueilli chez elle un réfugié afghan, Reza, pendant neuf mois, me voici dans un livre de recettes solidaires de Blandine Duquet, le goût du partage, dans lequel des réfugiés partagent avec nous leurs recettes de cuisine. À l'origine de ces recettes, des ateliers culinaires organisés par l'autrice au sein d'un Centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) à Besançon et Pontarlier.
Une douzaine de migrants venant de Géorgie, d'Albanie, d'Afghanistan, du Soudan, du Tchad, du Kazakhstan, du Pakistan, de Syrie ou du Congo, partagent une recette typique de leur pays. Ils apportent à la fois leur recette, leur langue et leur histoire. En effet, une double page est consacrée à chaque migrant. Celui-ci nous dévoile sa recette traditionnelle, dans sa langue d'origine et en français, accompagnée d'une belle photo en couleurs de celle-ci, surmontée d'une carte avec la localisation du pays.
Sur la page voisine, à droite, un petit lexique, avec quelques mots simples, conviviaux, une présentation en quelques lignes très réussie de chaque participant et un portrait nous permettent de saisir leur personnalité et de poser un visage sur ces généreuses recettes. À noter que les portraits en noir et blanc sont d'une immense beauté, très expressifs et mériteraient à eux seuls, un album.
Ces hommes et ces femmes sont tous dans l'attente d'une autorisation de rester en France ou de pouvoir étudier à l'université, d'autres comme Katrina qui nous livre une belle recette de Burek (pita) au fromage n'est pas autorisée, elle, à rester en France.
Certains sont bénévoles au Secours catholique, aux Restos du coeur ou chez Emmaüs, une manière pour eux de remercier les associations caritatives qui les aident à survivre.
En résumé, c'est un travail collaboratif qui se transforme en tour du monde culinaire et solidaire. Ne me reste plus qu'à réaliser et à déguster en toute convivialité ces recettes qui me paraissent fort alléchantes tout en laissant le mot de la fin à Blandine Duquet : « Il y a un langage universel dans la cuisine. »
À noter que, pour chaque livre acheté, un euro sera reversé à REPAIR (Réseau Pontarlier Accueil Insertion), une association de bénévoles qui s'occupe depuis plus d'un an de l'accueil et de l'accompagnement de réfugiés en lien avec le CADA.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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