La recomposition des identités ouvrières, la mondialisation et la médiatisation du sport, leur entrecroisement autour de la question de la race: autant de questions liminaires qui inondent l'actualité. Le football informel d'esplanade rassemble des inconnus qui se trouvent pour jouer. La possibilité d'un vivre ensemble à l'échelle de l'esplanade n'est donc possible qu'en inventant des normes communes de jeu. La pratique d'un tel football, dans ces lieux publics, conduit à multiplier les cercles sociaux d'appartenance et à réduire l'individualité de chaque joueur à son appartenance ethno-raciale. La thèse de ce livre peut s'énoncer ainsi: pour pouvoir vivre ensemble, il ne faut pas chercher le cercle commun d'appartenance mais inventer des procédures démocratiques (ici l'invention partagée de normes de jeu). Le FIE constitue donc une pratique paradoxale: elle suscite des divisions identitaires et en même temps des possibilités démocratiques d'accord.
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