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Par la magie de l'art, ricanements amers et gémissements acerbes font place au sourire de l'humour. Chacun peut dire sa souffrance à condition d'y mettre les formes, à condition de choisir « la forme ». Choisir la légèreté et le détachement plutôt que l'enlisement dans le drame de l'existence, même en face de la mort, la mort de soi, et celle des autres. [...] Ce travail d'orfèvre auquel se livre Giono constitue bien le seul véritable remède à sa mélancolie. L'expression, tant que l'on s'en tient aux diverses modalités du « soupir » ne peut apporter qu'un soulagement précaire. C'est bien la mise en scène de la souffrance qui peut le mettre sur la voie de la guérison. Il faut que le malheur ressenti devienne objet à décrire, à représenter.
Toute vie s'« achève » sans être achevée. Dans les Récits inachevés, Giono s'efforce d'en construire le récit, en en construisant l'épilogue. Quand il n'y a plus rien à faire, il reste à dire et tout d'abord à construire, dans l'après- coup, le sens d'une existence. Le sens d'une vie étant à constituer, et non pas simplement à reconstituer. Travail d'archéologue, d'anthropologue, de psychologue, de philosophe, d'artiste, à la recherche de la vérité ; car il ne s'agit pas simplement de découvrir, il s'agit d'inventer, de produire « le mot de la fin » grâce à la constitution d'une parole poétique puisque créatrice.
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Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 3 heures
Dernière réaction par RC de la Cluzze il y a 1 jour
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