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Sur une plage espagnole, une touriste est découverte nue, choquée, serrant entre ses mains une tête coupée...
Le lendemain, en France, le magazine Paris Flash reçoit une vidéo : une inconnue terrorisée est filmée tandis que résonnent les cris de terreur d'une autre femme. La photographe Katie Jackson est mise sur l'affaire.
Au même moment, en Thaïlande, son ancien collègue, le journaliste Marc Torkan, enquête sur le meurtre sauvage d'une escort-girl russe...
Ces deux affaires sont-elles liées ? Et pourquoi Marc Torkan se retrouve-t-il à chaque fois impliqué ? Le Diable seul le sait...
Ce roman policier est une suite de Le chant des âmes, un polar original et de très bonne qualité. Dans Le chant du diable, F. Rapilly rappelle l'intrigue de son précédent roman, ce qui permet soit de se replonger dedans (pas inutile lorsque qu'on a lu le premier il y a plus d'un an) soit de lire le second indépendamment du premier. Il reprend également ce qui a fait le succès de son premier, à savoir une intrigue autour de la musique (avec bande-son et play-list) ; chaque chapitre est introduit par des phrases de la chanson Paint it black des Rolling Stones. Pas désagréable, mais la surprise du premier est un peu émoussée et resservir les mêmes recettes peut fatiguer. C'est un peu le cas en ce qui me concerne.
Je me suis longtemps demandé ce qui pouvait lier les deux affaires, pourquoi Katie et Marc ne se rencontraient jamais dans ce roman. Pourquoi pas me direz-vous ? Eh bien oui, vous renchérirais-je, pourquoi pas ? C'est un parti pris de l'auteur tout à fait respectable, qui peut néanmoins gêner le lecteur. Mais il peut aussi plaire, parce que non conforme à ce qu'on lit habituellement où le duo fonctionne en osmose ; personnellement, ce côté un peu hors cadre me plaît bien. Là où j'émettrais une réserve c'est sur les deux personnages d'hommes : Marc est un solitaire qui a perdu sa femme dans un attentat, et qui, attention c'est horrible, avait retrouvé le goût de vivre grâce à Jillian, une D'Jette, mais elle est portée disparue à la fin du tome précédent en tentant de confondre le tueur en série. Donc le voilà de nouveau revenu de tout, blasé, dégoûté de la vie... Vous croyez que j'en fais trop ? Que nenni, c'est pas moi... Quant à Kiefer Wiseman, F. Rapilly lui consacre quelques pages en italique sensées instiller une dose de suspense supplémentaire, or elles font pschittt tel que l'a si bien un ancien Président. Et moi de me questionner sur l'utilité de ces pages en me disant : "tout ça pour ça !"
Pour résumer, je dirais que Frédérick Rapilly reprend tous les codes du genre, insérant ici où là quelques surprises mais surtout de gros clichés.
Néanmoins, je me dois de dire que ce roman policier se lit très vite et qu'on se laisse prendre à son intrigue (même si la fin est un peu vite bâclée). Écriture simple, rythme rapide, tout ce qu'il faut pour tenir et retenir le lecteur : "Le souffle court, Katie dévisageait le rédacteur en chef adjoint, cherchant un contact visuel, guettant ses gestes avant qu'il ne poursuive. En la comptant, ils n'étaient que quatre dans la pièce, un bureau du journal plongé dans un début de pénombre maintenant que le jour commençait à s'enfuir. Nul ne soufflait mot. Katie attendait. C'était comme si le Mal s'était brusquement invité au milieu de leur petite assemblée, une présence indicible mais insidieuse." (p.42).
Du travail bien fait, avec rien qui ne dépasse, auquel il manque juste la petite étincelle du premier tome, mais qui ne devrait décevoir aucun lecteur.
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