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« Le regard des gens qui apprenaient que j'allais en prison. Surprise, étonnement, compassion. « Vous êtes bien courageux d'aller là-bas ! » Il n'y avait rien à répondre à cela. Le regard me désignait comme quelqu'un d'étrange, et presque, oui, presque, quelqu'un d'étranger. J'étais celui qui chaque semaine allait dans un autre monde. Je pensais alors au regard qui se pose sur celui qui dit : « Je sors de prison. » Si moi, déjà, j'étais l'étranger, lui, qui était-il pour eux ? »
Un livre fort sur les prisons. L'auteur qui a donné pendant plusieurs années des cours de littérature en prison nous fait le portrait de la vie carcérale, sans jugements.
La lecture est rapide, mais le souvenir qu'il en laisse restera pendant longtemps en mémoire.
Philippe CLAUDEL a enseigné quelques années à la prison de NANCY, et non pas en prison !
L’auteur narre la singularité de l’univers carcéral, par des récits très courts, concis, des situations diverses vécues par le prisonnier, ou le gardien, ou le visiteur ou l’enseignant qu’il était. Seul son talent parvient à susciter la réflexion du lecteur sur la détention, la condition humaine, les comportements des différents acteurs de la vie carcérale (détenus mais aussi gardiens, assistante sociale, infirmière, professeur de français...). Philippe Claudel ne porte pas de jugement, il expose les situations. En peu de pages, le lecteur prend la mesure de ce qui se vit derrière les barreaux : détenus de classes sociales et d’âge très différents, adolescents, adultes, vieillards, réunis pour avoir commis du plus petit délit jusqu’au crime le plus épouvantable, personnels investis de tâches différentes pour le purgatoire des peines, parfois même surinvestis du besoin de jugement…
Philippe Claudel garde de cette fonction un souvenir immuable de « tous les gens admirables et humains » mais également de « tous les gens médiocres et pervers ».
Après avoir lu il y a quelques années l’ouvrage de V. VASSEUR sur les conditions carcérales, il semblerait que les vives réactions à la sortie du livre n’aient pas eu de réel impact. C’est du moins ce qu’écrit P. CLAUDEL.
11 années durant, Philippe Claudel est allé donner des cours de français en prison et nous livre petits paragraphes par petits paragraphes, comme autant de coups de poings son « faux témoignage » : « voilà, je crois que j’ai tout dit. Tout dit de ce que je savais, de ce que j’ai retenu. Ce peut être un témoignage ou, plus exactement, un faux témoignage, car il me manque quelque chose d’essentiel pour parler de la prison, c’est d’y avoir passé une nuit… » Par ces petits paragraphes Philippe Claudel nous montrerqu’en prison, le facteur temps, l’espace ne sont plus les mêmes, « Le mot cellule : la plus petite unité du vivant. L’espace de l’enfermement. »
Il ne porte aucun jugement dans ces scènes quotidiennes et ordinaires de l’univers carcéral vu des 2 côtés des barreaux. Tout ce livre est emprunt
J’ai lu ce petit livre d’une seule traite et je l’ai beaucoup apprécié. J’y ai trouvé l’humain, comme dans tous les livres de Philippe Claudel.
claudel décrit avec justesse et humanité les douleurs des accidentés de la vie
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