L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Nasser ? À peine prononce-t-on le nom de cet homme d'État, qui régna sur l'Égypte entre 1956 et 1970, que l'on recueille ce type de commentaire : un horrible dictateur, un despote, le farouche ennemi de l'Occident ! En réalité, il y a plusieurs Nasser : le militaire de 1948, à Faluja, en Palestine, où il combat en héros ; le patriote de 1952, qui met un terme à soixante-dix ans d'occupation britannique ; le nationaliste qui, en prenant le contrôle du canal de Suez, le 26 juillet 1956, fait un bras d'honneur à l'Occident. Et puis, il y a celui des nationalisations à outrance, l'inventeur des moukhabarat, la Stasi égyptienne, celui qui plonge le pays dans un indicible marasme économique, et l'homme de la guerre des Six Jours, une humiliation sans nom. En historien et romancier, j'ai voulu raconter les multiples visages du raïs qui portait la voix des arabes dans le monde entier. Sa lumière et son ombre. L'aigle égyptien et le rêve calciné. « Moi, aujourd'hui, au nom du peuple, je prends la Compagnie. Ce soir, notre canal égyptien sera dirigé par des Égyptiens ! » Gamal Abdel Nasser, 26 juillet 1956
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