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Soixante ans. Ce chiffre symbolique attaché aux retraites est celui de l'anniversaire de la SOCOMA. Société Coopérative Ouvrière de Manutention. Sauf que là on ne parle pas de retraite. LA SOCOMA est au travail. Et définitivement. Voici une aventure humaine et professionnelle baignée d'une exemplarité sociale. Elle est née, au lendemain de la dernière guerre mondiale. Il s'agissait de faire renaître le poumon industriel de Marseille, c'està- dire son activité portuaire mise entre parenthèses par les cinq années de la barbarie nazie. À la fin de ce cauchemar, le tumulte et l'incertitude envahirent les quais. Marseille était aux avant-postes des derniers soubresauts de la présence coloniale française en Indochine. Craignant l'extension de la toile d'araignée du communisme en Europe, les États-Unis désignèrent Marseille comme l'une de leur contre-attaque géopolitique. En 1951, entre ses deux mandats de maire, Gaston Defferre dénonce une situation explosive sur les quais et insiste sur la nécessité de créer un outil s'opposant à la présence d'un seul syndicat sur le port.
Ce sera la SOCOMA dont l'équipe pionnière est composée d'Irma Rapuzzi, Paulette Capodano, Armand Emanuel, Antoine Andrieux, Daniel Matalon, Lucien Peyrassol et Charles-Émile Loo. Cette société coopérative ouvrière est un énorme défi lancé aux acconiers habitués à gérer à leur seul profit l'activité des dockers sur les quais. Or non seulement la Socoma a relevé avec succès ce défi, mais sa compétence a été suffisamment reconnue pour que son président Charles-Émile Loo soit appelé par des entreprises privées, CGM, Saga, Worms, Bolloré à prendre la direction du Semfos, le Syndicat des entrepreneurs de manutention portuaire de Marseille et Fos. Étonnante initiative que celle de ces entreprises privées de faire appel à une société coopérative. On mesure aujourd'hui à quel point elles confiaient avec justesse cette lourde mission à une société coopérative lorsque cette dernière s'avère le maillon déterminant de RORO Marseille.
Longue vie à la Socoma.
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