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Aycayia, une jeune femme condamnée à vivre comme une sirène, erre de siècle en siècle dans la mer des Caraïbes. Un jour, David le pêcheur qui chantait dans sa pirogue, attendant une prise, attire la belle sirène. Il en tombe éperdument amou-reux. Lorsque des touristes américains la capturent, David la sauve, jure de la protéger et de la chérir, loin du bruit et de la fureur. Lentement, la sirène se transforme de nouveau en femme. Alors que leur amour grandit, ils découvrent que le monde qui les entoure sombre dans une spirale de destruc-tion, et qu'il leur sera impossible d'échapper à la malédiction. La sirène de Black Conch s'inspire d'une légende taïno.
Aycayia est belle. Elle enchante les hommes de sa tribu et irrite les femmes.
Pour prix de son insolente beauté, la jeune femme sera maudite à devenir sirène.
Les années passent, les siècles aussi. Le peuple dont était issue Aycayia s’éteint, victime de l’envahisseur espagnol et de ses maladies.
Aycayia erre dans les océans, dans une solitude rompue seulement par la compagnie d’une tortue Luth. Mais un jour, au large de Black Conch sur l’île de Ste Constance, elle entend de la musique, un homme l’intrigue. Un pêcheur, David, avec sa guitare.
Mais d’autres hommes suivront qui ne verront en elle qu’une proie, qu’une chose à vendre, à humilier, à harceler. Pour le pêcheur et ses amis va s’engager une lutte pour préserver cette sirène qui a également ravi son âme.
Ce roman est une grande première pour moi dans la littérature trinidadienne. L’autrice reprend une vieille légende et en offre une version très actuelle.
Ainsi le destin de cette sirène, belle et ensorcelante malgré elle, permet de s’interroger sur les comportements de prédateurs de certains hommes, de leur façon de chosifier une femme, et parfois même avec les meilleures intentions du monde.
Dans cette société, les malheurs du passé éclairent encore le présent : la terre est injustement possédée par les descendants des européens qui ont eu recours à l’esclavage. Une séparation en fonction de la couleur de peau même si, l’espoir est permis. Car malgré la difficulté, voir l’impossibilité de comprendre complément l’autre dans son altérité, les liens du cœur qu’ils soient amoureux, amicaux ou familiaux permettent de tisser des ponts et des liens.
Dans un récit sensuel, servi par une belle plume, le lecteur s’embarque dans un récit sans temps morts, très bien écrit et alternant les points de vue.
Une belle réussite que je vous invite à découvrir.
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