Nadia Champesme, libraire à la librairie Histoire de l'oeil à Marseille, nous fait part de ses trois coups de coeur.
Le jour de ses neuf ans, Rose Edelstein mord avec délice dans le gâteau au citron préparé pour l'occasion. S'ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément la contrariété et le mal-être éprouvés par sa mère lorsqu'elle préparait la pâtisserie. Car, chez les Edelstein, chacun dispose d'un pouvoir extraordinaire différent. qui s'avère être un fardeau au quotidien. Comment supporter le monde lorsque la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?
Nadia Champesme, libraire à la librairie Histoire de l'oeil à Marseille, nous fait part de ses trois coups de coeur.
C’est un « grand moment de solitude » pour Rose, le jour où, fêtant ses neuf ans et dégustant un morceau de son gâteau d’anniversaire – citron et glaçage au chocolat noir – elle réalise avec effroi qu’il a un goût de … vide ! Pourtant, ses parents et son grand-frère Joseph l’ont beaucoup apprécié cette pâtisserie : une constatation qui va plonger la petite fille dans un profond sentiment d’angoisse et d’isolement …
Le lecteur fait la connaissance d’une famille réduite à quatre personnes et vivant à Los Angeles. Les parents de Paul (le père) sont tous deux morts. Lana (la mère) n’a plus que la sienne – de mère – Elle vit au loin et ne leur rend jamais visite … La principale – et fâcheuse – caractéristique des deux adultes est de se disputer régulièrement et leurs deux enfants en ont pris leur parti depuis bien longtemps …
En grandissant, Rose (la narratrice) va se rendre compte qu’elle n’est pas la seule – à la maison – à être porteuse d’une « singularité » inexplicable : il en va de même pour Joseph et leurs parents (mais je ne vous dirai pas lesquelles, non, ce serait trop facile ! À vous de le découvrir en lisant cette histoire !)
Un roman déroutant, où se mêlent poésie et fantasmagorie. Une intrigue peu banale (voire un peu « magique ») qui s’éclaircit lentement, au fil du récit. Une sorte de conte de fée des temps modernes, allégorie joliment mise en page par une écrivaine à l’imagination on ne peut plus débordante !
Grâce au Picabo river book, je continue mes lectures des traductions faites par Céline Leroy et je fais des découvertes d'auteur(e)s.
Ce texte nous parle du rapport que nous avons avec la nourriture et le souvenir de certains plats.
Rose, petite fille de 9 ans, découvre qu'elle peut ressentir les sentiments qu'ont eu les personnes qui ont cuisiné les plats.
Elle fait partie d'une famille, peut être apparemment normale : une mère, un peu border line, dépressive, qui se cherche dans sa vie en famille, dans ses projets professionnels. Un père qui a une phobie des hôpitaux (de belles pages du père installé sur un siège pliant sous les fenêtres de la maternité, lors de la naissance de ses enfants). Son frère, Joseph, introverti et qui essaie de passer inaperçu et va disparaître plusieurs fois, de façon très mystérieuse.. Il y a aussi Georges, un ami de son frère et qui comprend si bien Rose et qui va être son premier amour.
Un livre étrange, sous forme de conte et qui interpelle sur la vie en famille, sur la normalité ou l'étrangeté de certains comportements, sur le rapport entre les êtres, sur nos rapports à la nourriture, à la cuisine. de belles pages quand elle "décortique" les plats et découvre et parle des ingrédients, que ce soient des fruits, des aliments industriels ou des sentiments ressentis : elle va apprendre à connaître les sentiments de sa mère après avoir goûté les dîners..
Le jour de ses neuf ans, Rose Edelstein mord avec délice dans le gâteau au citron préparé pour l'occasion. S'ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément l'émotion éprouvée par sa mère, alors qu'elle assemblait les couches de génoise et de crème. Sous la douceur la plus exquise, Rose perçoit le désespoir. Ce bouleversement va entraîner la petite fille dans une enquête sur sa famille. Car, chez les Edelstein, tous disposent d'un pouvoir embarrassant : odorat surpuissant ou capacité de se fondre dans le décor au point de disparaître. Pour ces superhéros du quotidien, ce don est un fardeau. Chacun pense être affligé d'un mal unique, d'un pouvoir qu'il faut passer sous silence. Comment vivre lorsque les petits arrangements avec la vérité sont impossibles ? Comment supporter le monde lorsque la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?
Comme le singulier gâteau de Rose, les livres d'Aimee Bender sont recouverts d'un succulent glaçage, fait d'humour et de fantaisie. Dans ce texte plein de charme, proche des films de Wes Anderson, elle met l'imagination au pouvoir et prouve qu'elle est l'un des auteurs les plus originaux du paysage littéraire américain.
J’ai beaucoup aimé cette histoire tout à fait singulière, avec ses personnages attachants et fantasques. Sous la fantaisie, une fine observation des caractères et des situations rend la lecture agréable et captivante une fois accepté l’étrangeté des faits !
Ce roman dégage une certaine tristesse, mais elle n’est jamais oppressante ; l’impression dominante restant beaucoup de douceur et de subtilité. Aimée Bender entraîne son lecteur au milieu de cette étrange famille, au travers du regard (et des perceptions gustatives) de Rose. Avec elle, nous comprenons les non-dits, nous assistons aux liens qui se nouent et se dénouent au long de sa vie, nous touchons les personnages au plus près de leurs êtres. L’émotion, toute en finesse, est palpable à chaque page. Ce roman a la rondeur du caramel ; il est à déguster.
L’histoire m’a d’emblée séduite lorsque j’ai lu le résumé de quatrième de couverture, et j’avais hâte de voir comment elle serait exploitée. Et bien, justement : elle n’est absolument pas exploitée. Je m’attendais à ce que Rose se serve de son don pour aider les gens autour d’elle, pour les consoler, les réconforter, pour devenir altruiste. Au lieu de quoi, elle s’enferme dans un monde de solitude totalement désespérant. Je ne me suis absolument pas attachée à la protagoniste qui nous conte elle-même son histoire, et l’ai même trouvée profondément antipathique. Le mot est fort, mais c’est véritablement ce que j’ai ressenti. Enfant, ses mots semblaient trop adultes, son vocabulaire inadapté à une gamine de son âge. Adulte, ses réactions me paraissaient puériles. Le livre retrace le passage de Rose à l’état adulte, et j’ai pourtant trouvé que sa narration et son comportement manquaient cruellement d’évolution.
Le comportement de Joseph paraît profondément antisocial à Rose, mais que dire du sien ? Peu d’amis, des parents avec lesquels elle entretient une relation très distancée, un frère quasiment toujours absent… Le manque de complicité avec qui que ce soit alentour est assez flagrant. La seule nuance que j’apporterai provient du personnage de George, que j’ai adoré. L’attrait qu’il suscitait chez Rose m’a été communiqué, sans que je sache pourquoi. Il n’est décrit physiquement que très brièvement, mais j’ai aimé son attitude, sa façon d’épauler et de protéger Rose. Seul son mariage m’a évidemment dérangée, tout comme l’indifférence de Rose à cette annonce. Ce qui me fait d’ailleurs dire que Rose, capable de sentir les émotions des autres, est elle-même incapable d’en ressentir en-dehors de son envie pressante de retourner à ses huit ans. Une protagoniste fade, sans intérêt, en dehors de sa particularité mise en avant ici.
L’intrigue est à mon goût assez mal menée. Longue. Bancale. J’ai été dérangée par le manque de ponctuation des dialogues. L’histoire aurait vraiment pu donner quelque chose de très sympa, si seulement elle avait eu plus d’envergure. Au lieu de quoi, je l’ai trouvée sans intérêt, tout comme la protagoniste. J’ai vogué au gré des pages en cherchant le sens de la diégèse : où l’auteur souhaitait-elle m’emmener ? Sur quoi se focaliser ? Mais non, décidément, cela va dans tous les sens, et dans aucun à la fois. Au début, l’on croit qu’il faut suivre le parcours (initiatique ?) de Rose attentivement. Puis, l’on croit à une péripétie à la suite de l’annonce de la liaison de sa mère avec un autre homme, chose qu’elle découvre à travers la culpabilité et le bonheur d’un plat préparé. La dernière partie du roman se concentre sur Joseph. On attend des révélations qui ne viendront jamais. Idem pour le père : en refermant le livre, l’affaire des hôpitaux n’est toujours pas résolue. Un récit inachevé.
EN CONCLUSION
Je pensais d’abord attribuer un 12 à ce roman, et puis la fin si insatisfaisante m’a fait revoir ma note à la baisse. Je me suis posée une question centrale : est-ce que je pourrais le recommander ou l’offrir à un ami ? Non. Et c’est à partir de 10 qu’un livre se passe de mes recommandations. La moyenne tout de même, car malgré tout j’ai eu envie d’aller jusqu’au bout de ma lecture. J’attendais quelque chose qui n’est jamais arrivé. J’espèrais beaucoup plus de ce livre, je dois ainsi avouer que je suis légèrement surprise de voir figurer sur mon exemplaire « Prix du meilleur roman des lecteurs de Points ». Si quelqu’un parmi vous a apprécié cette lecture, n’hésitez pas à venir la défendre !
https://carnetparisien.wordpress.com/2014/04/13/la-singuliere-tristesse-du-gateau-au-citron-aimee-bender/
Si vous êtes un dévoreur de livres et si le roman contemporain est un genre que vous avez exploré du Nord au Sud, mais surtout, si, à la lecture d’un nouveau volume votre mémoire peut trop souvent le rattacher à un autre, ou que pire, le sujet vous en rappelle tant d’autres : lisez sans plus attendre "La Singulière tristesse du gâteau au citron" de Aimee BENDER !
C’est original, mais pas seulement,
C’est léger en apparence,
C’est émouvant aussi,
C'est différent mais encore,
C’est improbable mais pas gênant,
C’est déstabilisant en partie,
C’est morbide quelque fois,
Et c’est philosophique tout du long !
La description du support de cet écrit vous la trouverez sur la quatrième de couverture et en tête de cet article. Néanmoins, à mon sens, l’essentiel de ce livre réside dans la manière toute particulière dont il effleurera, touchera ou bouleversera votre «ça», votre «moi» et votre «sur-moi».
Et alors là, soyez en sûr, vous en extrairez sa substantifique moelle ...
Beau moment de lecture, intrigue bien menée, un roman très poétique. Je le recommande régulièrement sur mon lieu de travail.
avis également mitigé
un côté poésie par le côté original du titre et de l'histoire mais souvent peu crédible
agréable moment cependant
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