Nadia Champesme, libraire à la librairie Histoire de l'oeil à Marseille, nous fait part de ses trois coups de coeur.
Nadia Champesme, libraire à la librairie Histoire de l'oeil à Marseille, nous fait part de ses trois coups de coeur : La singulière tristesse du gâteau au citron d'Aimée Bender Numéro d'écrou 362573 d'Arno Bertina Orgasme à...
Nadia Champesme, libraire à la librairie Histoire de l'oeil à Marseille, nous fait part de ses trois coups de coeur.
C’est un « grand moment de solitude » pour Rose, le jour où, fêtant ses neuf ans et dégustant un morceau de son gâteau d’anniversaire – citron et glaçage au chocolat noir – elle réalise avec effroi qu’il a un goût de … vide ! Pourtant, ses parents et son grand-frère Joseph l’ont beaucoup apprécié cette pâtisserie : une constatation qui va plonger la petite fille dans un profond sentiment d’angoisse et d’isolement …
Le lecteur fait la connaissance d’une famille réduite à quatre personnes et vivant à Los Angeles. Les parents de Paul (le père) sont tous deux morts. Lana (la mère) n’a plus que la sienne – de mère – Elle vit au loin et ne leur rend jamais visite … La principale – et fâcheuse – caractéristique des deux adultes est de se disputer régulièrement et leurs deux enfants en ont pris leur parti depuis bien longtemps …
En grandissant, Rose (la narratrice) va se rendre compte qu’elle n’est pas la seule – à la maison – à être porteuse d’une « singularité » inexplicable : il en va de même pour Joseph et leurs parents (mais je ne vous dirai pas lesquelles, non, ce serait trop facile ! À vous de le découvrir en lisant cette histoire !)
Un roman déroutant, où se mêlent poésie et fantasmagorie. Une intrigue peu banale (voire un peu « magique ») qui s’éclaircit lentement, au fil du récit. Une sorte de conte de fée des temps modernes, allégorie joliment mise en page par une écrivaine à l’imagination on ne peut plus débordante !
Grâce au Picabo river book, je continue mes lectures des traductions faites par Céline Leroy et je fais des découvertes d'auteur(e)s.
Ce texte nous parle du rapport que nous avons avec la nourriture et le souvenir de certains plats.
Rose, petite fille de 9 ans, découvre qu'elle peut ressentir les sentiments qu'ont eu les personnes qui ont cuisiné les plats.
Elle fait partie d'une famille, peut être apparemment normale : une mère, un peu border line, dépressive, qui se cherche dans sa vie en famille, dans ses projets professionnels. Un père qui a une phobie des hôpitaux (de belles pages du père installé sur un siège pliant sous les fenêtres de la maternité, lors de la naissance de ses enfants). Son frère, Joseph, introverti et qui essaie de passer inaperçu et va disparaître plusieurs fois, de façon très mystérieuse.. Il y a aussi Georges, un ami de son frère et qui comprend si bien Rose et qui va être son premier amour.
Un livre étrange, sous forme de conte et qui interpelle sur la vie en famille, sur la normalité ou l'étrangeté de certains comportements, sur le rapport entre les êtres, sur nos rapports à la nourriture, à la cuisine. de belles pages quand elle "décortique" les plats et découvre et parle des ingrédients, que ce soient des fruits, des aliments industriels ou des sentiments ressentis : elle va apprendre à connaître les sentiments de sa mère après avoir goûté les dîners..
Le jour de ses neuf ans, Rose Edelstein mord avec délice dans le gâteau au citron préparé pour l'occasion. S'ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément l'émotion éprouvée par sa mère, alors qu'elle assemblait les couches de génoise et de crème. Sous la douceur la plus exquise, Rose perçoit le désespoir. Ce bouleversement va entraîner la petite fille dans une enquête sur sa famille. Car, chez les Edelstein, tous disposent d'un pouvoir embarrassant : odorat surpuissant ou capacité de se fondre dans le décor au point de disparaître. Pour ces superhéros du quotidien, ce don est un fardeau. Chacun pense être affligé d'un mal unique, d'un pouvoir qu'il faut passer sous silence. Comment vivre lorsque les petits arrangements avec la vérité sont impossibles ? Comment supporter le monde lorsque la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?
Comme le singulier gâteau de Rose, les livres d'Aimee Bender sont recouverts d'un succulent glaçage, fait d'humour et de fantaisie. Dans ce texte plein de charme, proche des films de Wes Anderson, elle met l'imagination au pouvoir et prouve qu'elle est l'un des auteurs les plus originaux du paysage littéraire américain.
J’ai beaucoup aimé cette histoire tout à fait singulière, avec ses personnages attachants et fantasques. Sous la fantaisie, une fine observation des caractères et des situations rend la lecture agréable et captivante une fois accepté l’étrangeté des faits !
Ce roman dégage une certaine tristesse, mais elle n’est jamais oppressante ; l’impression dominante restant beaucoup de douceur et de subtilité. Aimée Bender entraîne son lecteur au milieu de cette étrange famille, au travers du regard (et des perceptions gustatives) de Rose. Avec elle, nous comprenons les non-dits, nous assistons aux liens qui se nouent et se dénouent au long de sa vie, nous touchons les personnages au plus près de leurs êtres. L’émotion, toute en finesse, est palpable à chaque page. Ce roman a la rondeur du caramel ; il est à déguster.
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