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Depuis plus de vingt ans, Philippe Bazin photographie le visage d'individus pris dans un contexte institutionnel (l'hôpital, l'hospice, l'école, la prison...). L'ensemble de ce vaste projet artistique sur les visages de nos contemporains interroge la présence de l'homme au sein des institutions qui encadrent notre vie de la naissance à la mort, tel que Michel Foucault a pu en parler dans son oeuvre, mais pose aussi la question de la singularité. Il s'agit, par la photographie, de redonner visage à des personnes qui, absentes de notre regard, ont souvent disparu d une visibilité collective. Chaque visage est montré comme l'affirmation d'une présence au monde, faite d'une chair et d'un regard avec lesquels nous devons compter. Les photographies de P. Bazin évitent tout psychologisme, tout pathos, et ne cherchent pas à dévoiler une prétendue intériorité ; elles ne sont pas non plus d ordre social mais tentent de faire le vide de toute présence extérieure à l être lui-même. On peut considérer que Bazin établit une sorte de mémoire collective tirée parfois des franges de notre société.
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