"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce recueil de six nouvelles illustre à la perfection le génie de l'observation de Stefan Zweig, son sens magistral de la psychologie dans l'analyse des comportements humains. Romain Rolland lui attribuait «ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies, qui a fait de lui un pèlerin passionné, et toujours en voyage». Admirateur de Maupassant, Zweig voulait, dans ces six chefs-d'oeuvre, «résumer le destin d'un individu dans un minimum d'espace et donner dans une nouvelle la substance d'un livre».
A la recherche d'un livre pouvant me permettre de valider l'tem "Peur ou Joie' d'un de mes challenges de lecture, j'ai découvert une nouvelle de Stefan Zweig lui correspondant exactement !
Je me suis plongée aussitôt dans sa lecture et j'ai tremblé avec l'héroïne qu'une maître-chanteuse harcelait.
Irène, une trentenaire désœuvrée de la bonne bourgeoisie viennoise trompe son mari avec un artiste rencontré par hasard, davantage par ennui que par amour.
Elle culpabilise, car elle n'a rien à reprocher à son mari, n'est même pas amoureuse du jeune homme, mais cet ennui la pousse à le retrouver régulièrement.
Lorsqu'elle est abordée par une jeune femme en sortant de chez lui, elle panique et accepte de lui donner de l'argent ... Tout pour que son mari n'en sache rien ...
Mais elle s'empêtre, s'énerve, se cloître chez elle, change ses habitudes ... et quand elle sort enfin de chez elle, la harceleuse est là !
L'angoisse monte peu à peu, au fil des pages, jusqu'au moment où on sent Irène prête à en finir aec la vie. Tout plutôt qu'avouer ...
Un roman glacial, une fin rédemptrice !
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un texte de Stefan Zweig et j'ai beaucoup apprécié retrouver sa prose ciselée, ses phrases simples et précises, son art de décrire les sentiments féminins et son sens du suspense.
Bref ... ne devrais-je pas lire plus souvent des classiques ?
La peur – Stefan Zweig
Ce recueil de six nouvelles n’est pas si effrayant que cela. Elles sont le reflet d’une peur psychologique, entretenue, enfouie, alimentée, voire même mortelle. On y lit :
- L’histoire d’adultère et de chantage qui doivent être étouffés
- Le regard et l’approche d’un Pickpocket
- l’histoire d’une servante à la discrétion sans reproche, mais peut-être dangereuse
- Une femme au regard de lucidité
- Un bouquiniste qui se fait arrêter par un gendarme et un agent de la Secrète
- Une collection invisible qui comme l’a dit Goethe : les collectionneurs sont des gens heureux.
Encore une fois, Zweig m'éblouit.
Dans cette nouvelle publiée en 1920, une femme adultère est en proie à la peur d'être découverte par son mari.
Si cette peur est délicieuse au départ, le frisson de l'interdit ajoutant une saveur à la vie monotone de cette grande bourgeoise, elle devient beaucoup plus insidieuse lorsqu'une autre femme (une ancienne conquête de son amant ?) se met à la faire chanter.
Stefan Zweig dépeint à la perfection les diverses étapes des tourments qui vont agiter cette femme jusqu'à la pousser aux pires extrémités.
Qu'il mette en scène un enfant comme dans Brûlant secret, un homme comme dans Amok, ou une femme comme ici, l'écrivain autrichien semble connaître sur le bout des doigts les tréfonds de l'âme humaine et être capable de nous en faire ressentir la moindre nuance.
Je termine en paraphrasant Jules Renard : Quand je pense à tous les livres de Stefan Zweig qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureuse.
La peur sous toutes ses formes... Ces six nouvelles sont très prenantes, à ce point que certaines peuvent donner au lecteur un sentiment de malaise.
"La femme et le paysage" m'a particulièrement troublée... Cette attente interminable de l'orage, qui apporterait la pluie et la fraîcheur, dans cette atmosphère étouffante... J'ai apprécié l'écriture de cette nouvelle, la description de ce moment d'une tension extrême et les images de ce paysage et de cette nature à laquelle le protagoniste se confond.
La première, "La peur", montre la triste déchéance de la femme adultère.
"La révélation inattendue d'un métier" joue moins sur le sentiment. C'est plutôt une analyse du personnage, de son savoir-faire, la peur étant indissociable de son activité, par défaut...
"Leporella", "Le bouquiniste Mendel" et la "Collection invisible" parlent de la dévotion, l'une à son Maître, le second aux Livres, et le dernier à l'Art...
Un recueil de nouvelles à lire, pour voir à nouveau Stefan Zweig analyser l'âme humaine, et s'offrir quelques frissons...
Exceptionnel de récit humain. 5 petites histoires dans un livre humaines et prenantes. Encore et toujours du grand Zweig.
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