L'Europe n'existe dans ses plus grandioses manifestations créatrices d'innovations : artistiques, scientifiques et philosophiques, que grâce aux anciens Grecs, à la Rome antique. L'Eglise chrétienne reprend ces concepts grecs fondamentaux. Ces sont précisément ces principes helléno-chrétiens qui vont se réaliser dans la musique polyphonique et l'architecture franciennes. Ainsi, plusieurs facteurs concourent en effet à faire éclore l'art francien, musical et architectural (opus francigenum), précisément dans l'ancien royaume franc mérovingien («regnum francorum»). Dans le domaine musical, les compositions polyphoniques d'art contrapuntique n'apparaissaient donc qu'au XIIIe siècle à Paris, où l'école Notre-Dame de Paris joue un rôle fondamental. Non seulement, elle développe les anciennes compositions polyphoniques d'Aquitaine (Saint-Martial de Limoges) telles que l'organum ou le conduit-versus, mais surtout, elle crée le motet. Ainsi donc, depuis les anciens Grecs, puis Gréco-Romains, les Francs mérovingiens et carolingiens, enfin après l'ère romaine, la culture, arts et sciences commencées avec Pythagore et Platon, puis Aristote, trouvera une expression, une incarnation (chrétienne), un transfert tout à fait exceptionnel, et même, semble-t-il, unique au monde dans l'art francien (gothique), donc du royaume d'Ile de France, de 1150 à 1500. Dans le domaine strictement musical, ce dit transfert ou «incarnation» représente la plus formidable expression du génie musical francien.
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