La Milice ! L'évocation de cette organisation tant honnie suffit à elle seule à réveiller dans l'esprit des Girondins qui subirent les affres de l'Occupation des souvenirs particulièrement pénibles.
Malgré son implantation tardive en Bordelais, la Milice s'y rendit tristement célèbre avec son lot d'arrestations et de séquestrations arbitraires, d'extorsions de fonds et de tortures. En outre, elle s'intégra, sans la moindre hésitation, aux troupes allemandes engagées dans des opérations contre les maquis, notamment lors de la tragique affaire de Saucats, où douze jeunes patriotes bordelais périrent après un combat héroïque.
Auxiliaire de l'occupant avec sa Franc-garde, policière par son Deuxième Service placé sous la direction de Lucien Dehan de sinistre mémoire à Bordeaux, la Milice incarna en Gironde, comme partout ailleurs, la forme de collaboration la plus abjecte.
Cette véritable exécration explique la sévérité des peines prononcées à l'encontre des hommes arborant le gamma, l'insigne des miliciens, lorsqu'ils eurent à rendre des comptes à la Justice, en particulier le lieutenant-colonel Robert Franc, ancien chef régional de la Milice à Bordeaux.
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