Aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne ou au Canada, la recherche d'un compromis entre les plaignants est une tradition. Selon les statistiques fédérales américaines, 90% des dossiers judiciaires dans lesquels une méditation est proposée aboutissent à un accord. En France, le recours à la médiation n'est nullement systématique. Mais le législateur actuel, prenant conscience des vertus de ce nouveau mode de règlement des litiges, souhaite en assurer la promotion. Tous les domaines juridiques sont concernés ; le droit de la famille, le droit du travail, le droit pénal, le droit fiscal, le droit des affaires. La médiation s'implante partout avec une rapidité impressionnante. Mais cette frénésie pour la médiation n'est-elle pas suspecte ? La médiation n'est-elle pas un trompe-l'oeil ? Ne vise-t-elle pas uniquement à trouver une solution immédiate à l'engorgement des tribunaux ? Pire, ne révèle-t-elle pas l'incapacité du législateur à opérer des choix clairs en confiant cette tâche au médiateur ? L'acculturation est-elle même seulement possible ?
Sous la direction de Françoise Monéger, 13 membres du Centre de recherche juridique Pothier (Université d'Orléans) ont tenté, chacun dans sa discipline, de répondre à ces différentes questions. Cet ouvrage réunit leurs travaux.
Les réponses sont souvent sévères. La conclusion attendue : Simple gadget législatif à la mode, la médiation, compte tenu de ses nombreuses vertus, mériterait beaucoup plus de considération.
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