Coincée dans l'inertie d'une petite ville de province, Martie se sent comme une cocotte-minute qu'on aurait laissé sur le feu. Ses amis, autrefois si essentiels à son épanouissement, ne font qu'accentuer le sentiment d'asphyxie qu'elle ressent. Avec leur groupe de musique foireux et leur revendications godiches, ils lui tapent sur les nerfs aussi fort que leur batterie résonne dans la pièce. Lors d'un après-midi champêtre, elle boit un petit lait rétrécissant et se coince dans une bouteille, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Dans cette histoire qui mêle habilement le réel au fantastique, Simon Ecary nous invite à explorer le sentiment que l'on ressent parfois, lorsqu'on est attaché à des gens mais que, malgré tout, on ne souhaite pas les voir. Une émotion complexe et pourtant fréquente, où l'isolement est perçu comme une nécessité.
Les éléments surnaturels qui ponctuent l'ensemble du récit viennent amplifier les états d'âme du personnage principal et fonctionnent comme des métaphores visuelles. Ils sont aussi un prétexte sensible à libérer l'imagination débordante de l'auteur.
Avec ce premier livre, Simon Ecary signe une histoire aussi drôle que fantasque, qui questionne en profondeur nos désirs et nos besoins sociaux. Servi par un trait énergique et un découpage audacieux, La masure de l'oncle Babius révèle un auteur novateur et inventif qu'il faut suivre de près !
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