Avant, on n'avait pas peur des forêts sombres et des vieilles croyances, des cris de bêtes qui déchirent la nuit et des ombres incertaines qui rôdaient dans les champs. On se moquait bien des trolls cachés sous les ponts, des déesses vengeresses, des géants de nuages ou des diables des crevasses...
Alors on brûlait les arbres millénaires pour se chauffer au printemps et on empoisonnait la terre pour la forcer à vomir ses fruits. Et puis un jour, la Brume a tout emporté.
Oh, pas la petite brumouille du matin ou la semi-brume des lendemains de pluie, non ! La brouillasse, la vraie. La purée de boue, la bouillie de charbon, noire et épaisse comme de l'encre en suspension. Celle qui engloutit tout pour recracher des monstres qui vous dévorent à leur tour. Celle dont personne ne revient... sauf la petite Tempérance, une ogresse attachante. Sauvée de justesse par Grisette la Semeuse, une sorcière aussi puissante que bourrue, la petite fille est élevée dans la tranquillité d'une sororité de vieilles femmes qui vivent dans les montagnes.
Mais dix-huit ans plus tard, la Brume terrifiante finit par frapper durement la communauté, forçant un petit groupe de sorcières à quitter le village pour tenter de percer les mystères du fléau.
Il est temps de sortir les grigris et de se rappeler des vieilles incantations et des leçons de kung-fu pour se lancer dans une grande aventure qui changera le destin de la jeune Tempérance à jamais.
Un conte écologique moderne, drôle et sombre à la fois, empreint de métaphores servant de belles réflexions et jouant, non sans humour, avec les stéréotypes du monde foisonnant de la sorcellerie.
"La Marche Brume, tome 1: Le souffle des choses" est un roman graphique captivant qui m'a plongée dans un monde mystérieux et dangereux, où la Brume malveillante menace de tout engloutir. L'histoire de Tempérance, une jeune ogresse sauvée par Grisette la Semeuse, une sorcière puissante, est riche en rebondissements et en suspense.
Les illustrations de Stéphane Fert sont magnifiques et la colorimétrie sombre et violacée traduit à merveille l'ambiance sombre et mystérieuse du récit. Je me suis immédiatement immergée dans cet univers où sorcellerie et sororité se côtoient, où les vieux mythes prennent vie et où la nature est à la fois protectrice et redoutable.
La relation entre Tempérance et les sorcières qui l'ont élevée est touchante, et je me suis rapidement attachée à ces personnages attachants et complexes. La quête pour percer les mystères de la Brume et sauver leur communauté est palpitante, et j'ai suivi avec passion les aventures de ce groupe de femmes courageuses.
Ce premier tome est une belle réussite, mêlant avec brio humour, action, suspense et réflexions écologiques. Une lecture à la fois divertissante et profonde, qui nous invite à réfléchir sur notre rapport à la nature et à la magie.
Dans cette bd Stéphane Fert installe une atmosphère inquiétante et mystérieuse ainsi que des personnages héroïques.
Lorsque la brume arrive elle engloutit tout et recrache des monstres. Un groupe de sorcière a réussi à préserver quelques parcelles éloignées de la brume grâce à leur savoir et leur magie. Normalement rien ne peut survivre à la brume. Mais un jour une bébé ogresse est sauvée. La jeune Tempérance est élevée par Grisette la semeuse parmi un groupe de sorcière (ou broches) toutes très différentes.
18 ans plus tard la brume envahit le village et la seule issue semble être la magie et le sacrifice d’une poignée de ces sorcières.
L’univers est bien installé ainsi que le début de l’intrigue. On fur et à mesure on comprend les contours de cette fable écologique et on a vraiment hâte d’en savoir plus sur le personnage de Tempérance et sur la véritable origine de la brume.
Une série annoncée en 3 tomes, dont il me tarde de découvrir la suite. Sur les visuels, que dire ? Je suis totalement fan du style de Stéphane Fert et je ne peux que recommander ses précédents albums (Morgane, Peau de Mille bêtes, Blanc autour).
3,5/5
Grizzelda sauve un bébé, elle se fait poursuivre par des Omis dans la forêt, à travers une brume jusqu'à enfin les semer et revenir dans le village des brouches...
Un plaisir à lire en automne à la lueur d'une lumière tamisée avec un plaid pendant un temps frais... On est vraiment dans une histoire parfaite à lire en cette saison où les feuilles ont commencé à tomber, où les mystères, les sorcières, les ombres et les choses changent. Tout devient un peu plus sombre et froid. On entre dans la maison de Grisette, son quotidien, et sa fille, Tempérance, qui en a marre de manger des courges...
Les couleurs et les palettes choisies sont vraiment belles, elles apportent énormément à l'ambiance mystérieuse et magique. Toutes les illustrations sont vraiment belles également, au point où je me répète. J'ai adoré les sortes d'introduction à chaque partie, avec leurs citations poétiques et une très joli dessin.
Malgré le danger qui plane on a à travers l'histoire beaucoup d'humour, des échanges drôles, exprimés dans les traits, les expressions de nos sorcières. Il y a beaucoup de dynamisme dans les traits, qui finissent par rendre très vivant ce récit.
Pour un premier tome introductif il n'a pas paru vide. Sans réponses évidentes, énormément de questions se posent et se sujet s'ouvrent. On a des pistes sur ce qu'il pourrait arriver, dans quels sens pourraient se tourner le récit par la suite sans pour autant en être certain. Les personnages assez nombreux ont tous leur caractères parfois bien trempés. Ce qui mène à de sacrés scènes, parfois très drôles que ce soit par leurs répliques, leurs expressions où les dessins illustrent parfaitement leurs émotions et réactions.
Les petites sorcières sont toutes différentes et interagissent toutes entre elles, elles se complètent à travers leurs personnalités complémentaires, leurs abilités, leurs pouvoirs et leurs capacités. J'ai beaucoup apprécié le côté sororité même s'il arrive qu'elles ne soient pas d'accord entre elles. La façon dont elles sont soudées est rassurant et apaisant. Ça fait vraiment plaisir à observer.
En cette fin de tome on comprend que prochainement les choses vont changer et peut être provoquer des événements qui risquent de bousculer l'équilibre entre les différents clans, mondes, mais aussi au sein même de ce groupe soudé que constitue nos brouches. Dans quoi Tempérance va-t-elle se lancer ? À quel point cela affectera le monde ? Elle-même, ses relations, sa vision de tout ça. Et que va-t-elle découvrir sur elle-même. J'espère pouvoir lire cela bientôt.
Petit bonus sur les cahiers de brouillons à la fin de l'ouvrage. J'ai adoré encore une fois découvrir les différents dessins. Vraiment, chaque illustration de cette bande dessinée pourrait se retrouver encadrée et décorer merveilleusement nos murs. J'aime beaucoup l'esthétique et ce que ça dégage.
Une belle lecture. Je recommande à tous les amateurs de magie, d'ambiance forêt, mystère, brume, pouvoir, sororité de découvrir ce premier tome en cette période d'automne avec Halloween bientôt
Poursuivie par les hommes du village dans lequel elle vivait, elle fuit, blessée, jusqu'à revenir parmi les siennes.
Grisette est une sorcière, et pour sauver la petite fille qu'elle tient dans ses bras, elle fuit les Hommes.
Mais la petite Tempérance n'est pas commune. C'est une ogresse.
Elle grandira donc parmi les sorcières, à l'abri de la haine et de la brume noire, maudite et poisse, qui les menace tous.
Pourtant elle en est issue...
Jusqu'à ce que celle-ci la retrouve.
Je vous ai déjà dit que j'étais fan de Stéphane Fert ? (Un bon millier de fois ? Ok...)
Alors je descend du haut des rideaux ou je suis accrochée pour vous parler de ce dernier album sorti de son pinceau magique.
Tout ce que j'aime dans ces albums forts et merveilleusement illustrés que sont Peau de Mille bêtes, Morgane, etc y est : des personnages féminins forts au caractère marqué au dessin somptueux et inimitable aux teintes sombres et pourtant si lumineuses !
Monsieur Fert nous offre ici un conte sombre mêlé d'écologie, de liens du cœur, de prise de conscience de soi, de sacrifice et d'acceptation fort ou ont aussi place l'humour, la violence et les sentiments.
Tempérance est rejetée, acceptée, traquée, mais c'est à elle de trouver qui elle est.
Une représentation de la femme libre et généreuse, une intrigue riche, des liens forts, un ton qui sait aussi se faire léger, c'est une fable fascinante résolument moderne qui débute ici.
Avec un univers mêlant post-apo et médiéval fantasy, une mise à bas des clichés et a priori, une claque derrière la tête quant aux conséquences de nos agissements, bref, une richesse narrative menée avec énergie, c'est là un 1er tome grisant.
Graphiquement, pas de doute, c'est lui !
Son trait si particulier et cette palette de couleur toujours teintée de ces violets sombres et émouvants, vous ne trouverez ça chez personne d'autre, et c'est tant mieux.
L'attente jusqu'au tome 2 va être interminable.
Je vous laisse, je retourne sur mon rideau, une citrouille sous le bras, au cas où...
Un village de vieilles sorcières dans les montagnes, et parmi elle Grisette la semeuse qui a recueilli une petite fille, Tempérance... Qui est-elle exactement ? Une ogresse ? une sorcière ? Autre chose ? Il faudra attendre 18 ans pour qu'elle se révèle, face à la menace de la brume.
Une menace qui se fait de plus en plus pressante et qui pousse un petit groupe de sorcières à partir affronter ce fléau composé de monstres hideux. Tempérance en fait partie et va s'affirmer comme une combattante dotée de qualités supérieures. Au point de s'interroger sur ce qu'elle est vraiment....
Stéphane Fert crée un conte postapocalyptique foisonnant. Dans un univers sombre, à la fois noir et drôle, il parvient à inventer un monde en s'appuyant sur nos clichés liés à la sorcellerie. Il y ajoute une pincée d'écologie, une bonne dose de sororité et beaucoup de questionnements plutôt contemporains.
On reconnait le style Stéphane Fert au premier coup d'œil ! Une grande liberté, beaucoup de dynamisme, un spectre de couleurs assez restreint, des personnages féminins puissants... on retrouve ici tout ce qu'on a aimé dans "Blanc autour", "Morgane" ou "Peau de mille bêtes".
Album très attendu de cette pré-rentrée BD, "La marche brume" nous immerge dans un univers que l'on a déjà très envie de retrouver, vivement la suite !
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J'aime bcp l'humour de cette chronique ( convaincante ). :-)