La mort est un scandale, l'apparent échec de toute une vie. Pour le chrétien, les choses ne sont pas plus simples. Et pourtant Dieu n'a qu'une parole depuis le commencement. Si la mort est bien un prélude à l'Éternité, qu'y a-t-il derrière l'Éternité ? Pourquoi nos morts se taisent-ils ? Que savons-nous du ciel ? La vie humaine n'a-t-elle de valeur qu'en fonction d'un au-delà ? Face au choc de la séparation, que faut-il dire ? Autant de questions, bien légitimes, qui dénoncent les limites de notre langage et de notre pensée.
Aux yeux de la foi, la mort d'a rien d'une mort, elle a tout d'une naissance. En Christ, Dieu fait homme, le Crucifié, le Ressuscité, l'homme est rendu capable d'accueillir sa fin dernière et sa participation à la Vie même de Dieu. Comment rendre compte avec des mots justes, des gestes humains, selon le rythme de chacun, de cette consolation divine, de cette espérance ?
L'on peut s'étonner que l'Église, depuis le Concile Vatican II, observe une grande prudence sur tout ce qui concerne la vie éternelle. Elle propose pourtant une vision réaliste de la destinée humaine. Au coeur de la vie chrétienne, dans l'instant présent, l'Invisible se donne à voir, dans la lumière du Ressuscité qui réconcilie le ciel et la terre, le vieux et le neuf, la mort et la Vie. Telle une semence appelée à germer, l'homme est destiné à vivre sa propre résurrection.
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