« Peindre est aussi un acte éminemment politique.
Parce que j'ai traversé et j'ai été traversée par l'injustice, le racisme, la violence en acte ou en parole. Parce que j'ai baigné dans la guerre, la misère, la faim, la mort, la maladie, l'exil. J'ai traversé des paysages et suivi naturellement le chemin de l'art, de la création.
Et, si mon travail actuel d'artiste semble calme, zen, c'est pourtant cet instinct de survie inhérent à l'être humain qui m'habite toujours comme une faille, une force invisible et qui me pousse dans un élan de liberté intérieure vers le chemin de l'élévation, vers un ailleurs là où l'on peut entrevoir, deviner quel Humain est vivant.
Créer me permet de me libérer de ces histoires répétitives ou de les faire transfi gurer, les amener vers ce qui pourrait être un non-lieu, en-deçà du simple geste de peindre, au-delà de l'image représentative. »
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