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Le précédent volume du Journal s'achevait sur l'arrivée d'Anaïs Nin à Acapulco, pendant l'hiver 1947, et sur ce rappel de l'étymologie du mot « tropique » : tournant, changement. Anaïs Nin, en ces années d'après-guerre, se trouve en plein tournant : elle a la quarantaine, vit dans la nostalgie de Paris, de ses amours avec Henry Miller et Otto Rank, souffre de plus en plus de l'ostracisme du monde des lettres américain - « je suis exclue des anthologies, des séances poétiques, des magazines... » -, son recueil de nouvelles, Under a Glass Bell, paraît dans l'indifférence, son dernier manuscrit, Une espionne dans la maison de l'amour, ne trouve pas d'éditeur. Jours de colère et jours de deuil: mort de son père à Cuba en 1949, mort de sa mère à Oakland en 1954. Jours amers qu'elle tente de dissiper dans le bleu du ciel d'Acapulco ou d'enfouir dans cette terre rouge du Mexique où l'on chante la mort aux « mille formes chatoyantes » et où, le 2 novembre, les parents offrent à leurs enfants des têtes de mort en sucre et en chocolat.
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