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Demi-mondain, décadent, dépravateur, cocaïnomane, dandy, ces cinq qualificatifs ont survécu à la disparition de Jacques de Bascher en 1989, à l'âge de 38 ans, et le définissent encore aujourd'hui. Même s'il n'a laissé d'autre oeuvre que le souvenir d'avoir marqué une époque, les années 70 et 80, Jacques de Bascher continue d'intriguer voire de fasciner. Bien sûr, il fut un personnage sulfureux, le compagnon de Karl Lagerfeld, l'amant de Yves Saint-Laurent, l'un des personnages emblématiques des nuits gays parisiennes à une époque où tout semblait permis, où ne régnait aucune limite. Mais n'était-ce donc que cela ?
Pour la première fois, nous est livré un témoignage direct et personnel sur ce qu'était la vie quotidienne de Jacques de Bascher, par le photographe Philippe Heurtault, qui fut l'un de ses amis pendant vingt ans, et qui le photographia pendant une décennie, de 1972 à 1983. Les photographies de Philippe Heurtault, parfois mises en scène par De Bascher lui-même, nous replongent dans l'univers de la nuit parisienne et des grandes fêtes qui l'ont animée avant que le sida ne vienne mettre un terme à cette légèreté. Karl Lagerfeld, Yves Saint-Laurent, Kenzo, Paloma Picasso, Loulou de la Falaise, Mick Jaeger, tous semblent participer à une fête perpétuelle souvent initiée par Jacques de Bascher.
Mais derrière ce personnage, que deux films consacrés à Yves Saint-Laurent ont plus ou moins caricaturé, se cache un homme fin et cultivé qu'aimante la face obscure des choses, un amateur de littérature décadentiste dont l'un des héros est Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, mais aussi un homme fasciné par la magie noire et le diabolisme, et certainement l'un des plus cruels de son époque.
Philippe Heurtault qui rencontra Jacques de Bascher quand celui-ci n'avait que dix-neuf ans l'accompagna dans ce qui à bien des égards fut une recherche de ce que De Bascher appelait "la belle chute", une manière d'autodestruction élégante et raffinée. Dans sa préface, Christian Dumais-Lvowski, qui lui aussi fut un ami de Jacques de Bascher, explique ce processus, cet "éloge de la chute" érigé en art de vivre, et de mourir...
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