Deux facteurs expliquent l'émergence d'une «nouvelle histoire» d'Israël : l'ouverture des archives officielles de 1948 et le changement de climat politique au lendemain de la guerre du Liban de 1982.
Les révisions douloureuses qu'elle entraînait ont déclenché une véritable «guerre des historiens», portant sur quatre points principaux : les circonstances du conflit de 1948 et ses conséquences ; les réactions du mouvement sioniste, puis des gouvernements israéliens, à la Shoah et aux survivants, comme à l'immigration provenant des pays musulmans ; les caractéristiques de la colonisation sioniste depuis la fin du XXe siècle ; la perception du passé juif en tant qu'histoire nationale.
Après soixante ans d'existence, l'échafaudage idéologique qui soutenait l'État d'Israël pendant sa jeunesse a été démonté, faisant apparaître au grand jour un édifice politique qui peut sembler peu attrayant par bien des aspects, mais ne s'effondre pas pour autant. Selon la célèbre formule de Hegel, la Chouette de Minerve, la déesse de la sagesse, prend son vole au crépuscule ; on peut en dire autant de Mnémosyne, la déesse de la mémoire.
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