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Les INIMAGES sont sûrement l'invention la plus étonnante de René Passeron. Comme nous l'indique le Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs (PUF) :
« Le préfixe in est choisi pour son double sens : négation et contenu. Passeron part en effet d'une seule image de base qu'il découpe au rasoir. [.] les inimages de Passeron naissent d'un détail repéré dans l'image-mère, qui le contenait en l'occultant. » À partir de cet indice sollicitant nos « facultés hallucinatoires », une nouvelle image s'organise qui manifeste aussi bien l'inconscient du découpeur que celui du photographe initial.
Sorte de prospection autour de l'inimage, ce livre, abondamment illustré, est constitué de trois textes. Le premier est de l'auteur même des inimages, René Passeron, qui y formule sa conception générale de la peinture comme « pansement du vide » avant de démonter le processus créatif de ses oeuvres. Richard Conte, quant à lui, affronte la question de la cruauté à travers la série « Cruautés pures » concernant chez Passeron le rapport érotique et maternel au féminin, dans son « devenir animal ». Quant à Jean Lancri, c'est par « Dix neuf découpages dans les inimages de René Passeron » qu'il procède à un tour d'horizon philosophique sur l'irruption de la mort dans l'oeuvre, le statut des images, le réel, l'imaginaire.
C'est dire que l'acte de penser serait comme la création d'une inimage, qui dévoile un monde à partir d'un détail.
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