L'usage du cannabis et le questionnement identitaire participent aujourd'hui de la réalité sociale. Rares sont les jeunes sans une expérience du cannabis, et rares sont ceux qui évitent un crise d'identité, irréductible à une crise d'adolescence. Au fond, l'un et l'autre ont une origine commune: l'épuisement du paradigme historique. Si le cannabis était jusque là insignifiant, c'est parce que la seule drogue tolérée dans l'histoire des sociétés occidentales était l'alcool. Et si la question d'identité préoccupait peu, c'est parce que la foi et les dogmes remplissaient leur fonction sociale et répondaient aux doutes existentiels. Aujourd'hui, il n'en est rien. Dans l'environnement occidental rationnel, les individus cherchent à se répondre par la raison. D'où l'importance des théories de l'identité et leur réunion avec la conception bouddhique. Quant au cannabis, son usage reflète quelque chose de plus qu'une simple libération des moeurs. Comme ses propriétés engendrent l'activité cognitive, il s'adjoint au travail réflexif des acteurs.
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