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Révélateurs de la non ou mal-croyance, de la violence, des codes d'une corporation, le blasphème constitue un fait social qui mobilise la parole et ses usages, les pouvoirs ecclésiastique, politique et judiciaire, les structures et les représentations des sociétés de l'Europe moderne.
Si Alain Cabantous démarre son enquête vers la fin du XVIe siècle, c'est que le blasphème et son châtiment deviennent, à partir de cette époque, un enjeu formidable dans la lente laïcisation des sociétés européennes. Jusqu'alors, par fidélité au second commandement, « Tu ne prononceras pas en vain le nom de Dieu », une véritable police de la langue a veillé à la stabilité d'un monde dans lequel sacré et profane sont profondément liés. Désormais la question n'est plus de savoir si l'on doit ou non punir ce « péché exécrable », mais de décider qui, de l'Église et de l'État, doit en juger et selon quelles lois - l'exécution de la peine revenant, depuis toujours, au bras séculier. Ainsi l'histoire du « péché de langue » rejoint celle des multiples procédures mises en oeuvre pour christianiser l'Occident et adoucir les moeurs.
S'il semble s'effacer au XIXe siècle, il n'y a là qu'apparence : la parole blasphématoire témoigne de ce qui, pour chaque époque, demeure sacré.
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