Cet ouvrage rassemble plusieurs articles mis en perspective par un long texte introductif, "Travailler avec Heidegger", où l'auteur expose les raisons philosophiques et épistémologiques de son différend philosophique avec, et de son intérêt pour, Heidegger.
L'intérêt du livre est triple :
- il contient une prise de position très argumentée sur le débat suscité par l'engagement nazi de Heidegger, débat relancé par la publication du livre d'Emmanuel Faye, Heidegger, L'introduction du nazisme dans la philosophie : autour des séminaires inédits de 1933-1935 (2005). Cette prise de position, absolument originale, tranche avec la défense contournée et la récusation sans appel : elle désigne avec précision deux aspects fondamentaux de la pensée de Heidegger comme dangereux et virtuellement compromis (l'être-pour-la-mort et le dépassement de la métaphysique), tout en reconnaissant sans ambages la dignité de philosophe à Heidegger.
- il contient une évaluation complète bien que non exhaustive des rapports de la pensée de Heidegger avec la science, lui qui, très au fait de celle de son temps, soutenait qu'elle ne "pensait pas" dans un sens éminent : sont prises en compte non seulement les disciplines classiques de la mathesis exacte (logique, mathématiques, physique), mais aussi la discipline nouvelle venue des sciences cognitives.
- il donne quelques exemples d'une façon particulière et inattendue de lire philosophiquement Heidegger, que ce soit en liaison avec Kant ou dans une méditation sur les Juifs et le judaïsme.
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