"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voilà un paradoxe, pensera-t-on, l'idée de déracinement douloureux pour un peuple nomade. Cependant ces visages de la route, reliés à leur tradition ancestrale, trouvent leurs racines dans un déplacement libre et incessant ; toujours sur le départ et éminemment présents. Or, tout concourt ici à les faire rompre avec eux-mêmes et la perte semble irrémédiable.
S'il faut un point de rupture, d'accord, tu prends les devants. Mais tu cherches l'alternative : aux mécanismes sociaux, politiques, médiatiques, tu préféreras le chemin poétique, c'est-à-dire spirituel. C'est dans cette opposition - rejoindre ceux qu'on veut me voir fuir - que tu accueilles en toi un jour nouveau. « Quelque chose passe, souffle, crie. » La poésie vient mettre à jour et dépasser toutes les contradictions ; dans la poésie se produit l'impensable. « Elle foule mon récit et se tord comme une tige / je t'attendais petite / elle m'ouvre en grand la porte [...] son territoire est intuitif. ».
Si Gypsy blues est empathique - et, c'est évident, mélancolique -, c'est surtout sur notre propre déperdition qu'il nous alerte, sur l'air nauséabond qu'on accepte de respirer, sur le goût de la liberté perdu. Aujourd'hui, le récit d'une véritable rencontre est l'accomplissement d'une libération. Se réconcilier, c'est le sens de ce livre, de la poésie, de la rencontre, pour revoir « l'instant qui creuse », « l'étincelle [...] à l'horizon », « l'ailleurs à portée ».
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !