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" En vain Pierre de Siorac s'attarde-t-il au nid crénelé " de ses aïeux ou dans le Montpellier de ses études de médecine : un duel le contraint de gagner la capitale pour y demander la grâce du roi.
Voici donc Paris en 1572. La faveur du protestant Coligny auprès de Charles IX, " l'infâme accouplement " de la catholique Margot avec Henri de Navarre scandalisent l'opinion. La haine entre les deux camps est à son comble. Pierre de Siorac découvre le monde des ruelles, du petit peuple, des ouvrières et des artisans ; et puis le Louvre, les princes, les grandes coquettes " dévergognées ", les soldats et les maîtres d'armes... Jusqu'au terrible matin de la Saint-Barthélemy qui le verra s'échapper de justesse.
Alliant magistralement vérité historique et entrain romanesque, Robert Merle poursuit ici la fresque inoubliable d'un demi-siècle de notre histoire, qui se prolongera dans Le Prince que voilà. "
En avant pour suivre Pierre de Siorac jusqu'à Paris alors qu'il va demander grâce au roi après avoir occis le baron-brigand de Fontenac, perfide voisin de Mespech. Nous sommes en 1572. Paris se prépare au mariage d'Henri de Navarre avec Margot, soeur du roi Charles IX. Mais ces épousailles, contraintes par la reine-mère Catherine de Médicis, heurtent aussi bien les protestants que les catholiques et ceux-ci, menés par le Duc de Guise, fomentent l'extermination des "hérétiques" huguenots. C'est en cette période de fer et de sang que Pierre, toujours accompagné de Miroul et Samson, arrive à Paris. De nouvelles amitiés, de belles amours, l'attendent mais aussi la terreur car il assiste aux massacres de la Saint-Barthélémy et ne doit son salut qu'à l'une de ses conquêtes.
La langue savoureuse de l'époque traduit aussi bien la fange que les fastes de ce Paris qu'arpentent nos personnages. La fiction se tisse à l'Histoire, l'une éclairant l'autre et lui donnant une résonance inouïe. Coligny, Ambroise Paré, Pierre de l'Etoile, Charles IX et bien d'autres figures historiques côtoient Pierre, qui engrange les expériences et commence à baliser un chemin qu'il devine semé d'embûches.
Son amour pour Angelina ne l'empêche jamais de conter fleurette (voire au-delà !) à d'autres femmes. Et cette attirance pour les femmes, soubrettes, nobles dames ou mendiantes, le rend encore plus attachant et moderne. S'il fait preuve de truculence en sa narration, jamais il n'est grossier et c'est avec une infinie tendresse qu'il évoque celles qui l'ont charmé et qu'il a aimées. La verve de Robert Merle, alliée à une érudition et une documentation sans faille, nous emporte à Paris, en ces jours étouffants d'août 1572 où, avec les yeux et le corps de Pierre de Siorac, nous allons vivre l'odieux massacre. Au terme de ma lecture mon intérêt et mon plaisir ne faiblissent pas d'un iota !
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