Et l'âme de la femme amoureuse de se mettre à nu à travers ces vers. L'âme d'une poétesse absolument éprise, ou qui, plus précisément, se donne entièrement à l'homme aimé, avec ce que la passion peut avoir d'impérieux, avec l'abnégation qui se fait totale, avec ce fait de ne plus exister que par et dans le regard de l'autre. Mais encore avec ces incendies qui courent sous la peau et ces vagues de désir qui assaillent le corps amoureux. « Entre délices et tourments » : un titre qui prend ainsi toute sa signification pour une oeuvre poétique où l'amour peut se faire aussi doux que brûlant. Complexe et paradoxal sentiment que celui d'aimer, tout autant capable de nous révéler à nous-même, de nous transcender, que de nous infliger de multiples morsures et ce jusque dans une sensualité exacerbée. Un visage changeant qu'esquisse Maune Guimbeau dans ce recueil où l'état amoureux apparaît essentiellement, pour le pire et le meilleur, comme dépossession de soi et remise absolue de ses corps et âme au bon plaisir de l'aimé.
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