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Du biface préhistorique à l'interface téléphonique, dont la diffusion fulgurante concrétise un nouveau seuil anthropologique pour l'humanité : une articulation théorique des enjeux planétaires actuels à partir de la préhistoire, pensée comme le site privilégié où reposer les questions de la technique, du langage et de l'image, entre archéologie des médias, anthropologie, géologie, biologie et science-fiction.
À l'âge de douze ans, au cours d'un road trip familial improvisé sur le chemin de Compostelle, Dominique Pasqualini aura visité la grotte d'Altamira. Que l'image préhistorique surplombante puisse s'imprimer comme la sensation physique d'un dos sur une roche, où le guide indiquait de se coucher, ne sera pas resté sans conséquences pour penser la manière dont l'art affecte - en tant que médium corporel. Depuis 1995, une activité d'écriture, de photo-, phono- et vidéo-graphies, traduite en performances, livres et films, aura exploré divers motifs ou matières (accident, caméra, thé, théâtre, guitare électrique, cinéma, ciel, île, grotte paléolithique, interface, etc.) pour en déployer l'entrelacs symbolique et technologique. Cela aura prolongé l'entreprise artistique menée avec Jean François Brun, au sein de l'agence Information Fiction Publicité (IFP), entre New York, Paris et Tokyo, de 1984 à 1994.
Dominique Pasqualini signe ici la publication de l'unité de recherche de l'école supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux (EBABX) et de l'Université de Bordeaux (PACEA) pour déployer une articulation théorique des enjeux planétaires actuels et en établir une archive pour les artistes et les chercheurs. L'expérience, menée avec la pariétaliste Valérie Feruglio, s'est entamée au sein du Pavillon de résidence internationale co-dirigé par l'artiste Ange Leccia et en partenariat avec le laboratoire de préhistoire et anthropologie conduit par Jacques Jaubert. La préhistoire (du biface à la grotte) est ici pensée comme le site privilégié où reposer les questions de la technique, du langage et de l'image en faisant une tresse anti-parallèle entre les discours respectifs de l'art, de la science et de la philosophie.
Du biface à l'interface...
Hominiens, Néanderthal et Homo sapiens ont taillé le biface pendant plus d'un million d'années. En se glissant dans plusieurs milliards de mains sur toute la planète, la diffusion de l'interface téléphonique a été fulgurante comme nul autre outil ou ustensile.
... de l'hominisation à l'anthropocène...
Le smartphone, comme instrument et effet de la digitalisation générale des moeurs, concrétise - entre la face et la main - un seuil anthropologique qui rejoue la phase technologique de la pierre taillée en quoi l'humain s'est distingué parmi ses cousins primates.
... de l'entropie à la néguanthropie...
L'ouvrage tresse disciplines, époques et auteurs : entre André Leroi-Gourhan et Claude Lévi-Strauss, géologie et biologie, Philip K. Dick et Joanna Russ, méduse et virus, Spinoza et Nietzsche, gènes et bits, Ernst Cassirer et Ursula K. Le Guin, art et anthropologie, Deleuze et Derrida, chat et chauve-souris, Gilbert Simondon et François Jacob, technique et philosophie, Georges Canguilhem et Michel Foucault, archéologie et fiction, François Bordes et Francis Carsac, technique et philosophie, B. Stiegler et Lynn Margulis, entropie et néguanthropie... jusqu'à la pandémie planétaire du Covid-19, l'intelligence artificielle et les premiers vols d'astrotourisme visant la Lune et Mars.
... de la préhistoire à la science-fiction.
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