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Maurice Barrès est né à Charmes dans les Vosges, en 1862. Il est l'auteur de pages magnifiques sur la Lorraine, en particulier dans les deux romans, très différents, rassemblés ici : Colette Baudoche et La colline inspirée. Beaucoup n'en connaissent que les phrases qui les ouvrent : « Il n'y a pas de ville qui se fasse mieux aimer que Metz », pour le premier, et « Il est des lieux où souffle l'esprit », pour le second.
Colette Baudoche n'est qu'une courte historiette, centrée sur une jeune fille lorraine qui refuse d'épouser un professeur allemand, pourtant très attirant et épris de culture française, au temps de l'annexion de l'Alsace et de la Moselle, après la défaite de 1870. Au delà des thèmes patriotiques qui lui sont chers, Barrès trouve heureusement au fil des pages et des promenades des héros à Metz et dans le pays messin des mots sensibles pour évoquer la douceur, la délicatesse, l'âme des paysages et des constructions qu'on y rencontre, reflet du génie du peuple qui l'habite, modelé par son Histoire : « Devant eux s'étendait un pays à la mesure humaine, vaste sans immensité, façonné et souple, et, près de sa rivière, Metz, toute plate au ras de la plaine, et que spiritualise le vaisseau de sa haute cathédrale. » La Colline inspirée est une oeuvre beaucoup plus profonde. Barrès en fixe l'action sur la colline de Sion-Vaudémont, autour d'une histoire véridique. Les frères Baillard, prêtres natifs de Sion, sont tellement obnubilés par le sort matériel, moral et spirituel de leur colline qu'ils vont se transformer en prosélytes d'une hérésie, celle de la secte des vintrasiens. Ils doivent faire face dès lors aux pouvoirs civils et religieux, ainsi qu'aux incompréhensions et à la haine de leurs concitoyens.
« Barrès est un maître en émotion, sa terre qui fume sous les pas du laboureur, ses lignes de peupliers, ses horizons mouillés forment une esthétique de la Lorraine, les cloches, les morts, tout nous parle de nous, il fait naître un envoûtement dont le récit ne souffre pas, il l'exalte au contraire. En refermant le livre, il est difficile d'oublier les trois frères Baillard, leur orgueil, leur vertige sacrificiel, leur amour du sol natal, leur compassion, leur entêtement rustique. » [Henri Lhéritier].
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