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Benedicte Dupre La Tour

Benedicte Dupre La Tour

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Avis sur cet auteur (13)

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    Couverture du livre « Terres promises » de Benedicte Dupre La Tour aux éditions Les Editions Du Panseur

    Les Lectures de Cannetille sur Terres promises de Benedicte Dupre La Tour

    Echappée de l’univers de la bande dessinée pour une première incursion en littérature, Bénédicte Dupré La Tour propose une vision désenchantée de ce qui ressemble à la Conquête de l’Ouest dans un roman choral où le sang le dispute à la boue.

    Tous les archétypes sont là : une prostituée, un...
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    Echappée de l’univers de la bande dessinée pour une première incursion en littérature, Bénédicte Dupré La Tour propose une vision désenchantée de ce qui ressemble à la Conquête de l’Ouest dans un roman choral où le sang le dispute à la boue.

    Tous les archétypes sont là : une prostituée, un chercheur d’or, un soldat déserteur, un révérend, des indigènes nomades, l’épouse d’un propriétaire terrien, une asservie et des migrants lancés dans leurs chariots à la conquête de nouveaux territoires. Pourtant, aucune date, aucun nom de lieu, ni même aucun terme ne permet d’affirmer que nous sommes en plein western. Surtout lorsque les colons ont la peau noire et l’asservie une « peau de lune ». Inversant les clichés dans un récit où, en fait de conquête, tout n’est en réalité que bourbier, l’auteur s’emploie à débarrasser notre mémoire de ses distorsions pour une peinture sans concession de ce qui s’avère ni plus ni moins qu’une désastreuse entreprise d’invasion et de colonisation.

    Ils sont donc une poignée de personnages, tous des petites gens mus par l’espoir d’améliorer leur sort, à prendre vie, chacun leur tour, dans une série d’histoires, à première vue indépendantes, mais qui s’entrecroisent en un faisceau de destins tous aussi catastrophiques les uns que les autres. Amour à l’abattage ou cannibale, folie de l’or ou de la guerre, transfuge de race amoureux ou militaire : tous ces parcours individuels égrènent les couplets de la désillusion, du désespoir et du malheur dans une traversée des enfers ponctuée, tel un refrain, par les courriers qu’avant sa pendaison, un soldat déserteur envoie à ses proches pour y solder ses comptes. Se superposant peu à peu comme autant d’images, tous ces épisodes – ces mauvais rêves, voudrait-on dire –, dessinent un paysage de désolation dont nul ne sort indemne, ni envahisseurs, ni envahis, comme si toute conquête était de toute façon promise à l’échec.

    Facile à lire, vivant et immersif, ce livre qui, lu rapidement, pourrait sembler se fondre dans la masse indistincte de tant d’autres ouvrages seulement agréablement romanesques, prend tout son relief dans ses motifs cachés, tissés en transparence pour une déconstruction de nos indécrottables fantasmes : les eldorados ne sont qu’inventions et leur conquête un vain mensonge.

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    Couverture du livre « Terres promises » de Benedicte Dupre La Tour aux éditions Les Editions Du Panseur

    Matatoune sur Terres promises de Benedicte Dupre La Tour

    Bénédicte Dupré La Tour propose son premier roman publié, pas le premier écrit, : Terres Promises est une immersion dans l’univers du western pour raconter toutes sortes invasions.
    En suivant sept personnages interconnectés, Bénédicte Dupré La Tour déconstruit le mythe du western. Elle débute...
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    Bénédicte Dupré La Tour propose son premier roman publié, pas le premier écrit, : Terres Promises est une immersion dans l’univers du western pour raconter toutes sortes invasions.
    En suivant sept personnages interconnectés, Bénédicte Dupré La Tour déconstruit le mythe du western. Elle débute avec la découverte de nouveaux territoires, mais met en évidence la persistance de la violence subie par chacun et la désillusion de leur rêve d’une vie meilleure.
    « Terres Promises » est un roman choral, noir et social, intense et étouffant tant aucun espoir dans ce monde n’est possible.

    Et ce ne sont pas les interventions d’Eliott Burns entre chaque chapitre qui montreront l’inverse, Dès les premières lignes, il annonce dans la forme épistolaire, qu’il sera pendu et que déserter c’est trahir !
    Démystification

    Dans ce roman, Bénédicte Dupré Latour décrit en une cinquantaine de pages chacun de ses personnages, racontant son espoir, sa période souvent illuminée et sa chute désastreuse. Sept personnages qui s’abîment sur cette terre portant tous les espoirs. Le message est pessimiste car comment penser être autre ailleurs, lorsqu’on est toujours soi-même !

    La violence est omniprésente, dense et crue. Elle cloue le lecteur après chaque présentation de personnage l’obligeant à reprendre son souffle. Elle n’est absolument pas genrée. Les femmes sont étonnantes de hargne, de déchaînement et d’excès. En passant, Bénédicte Dupré La Tour égratigne le mariage, l’amour conjugal, bref souvent les mœurs des hommes.

    La beauté des paysages est somptueusement décrite accompagnée de sortes de ralentis, étonnants de présences et de réalités sur l’univers de ce western imaginaire. Bénédicte Dupré La Tour souligne qu’elle n’a pris aucune documentation, fait aucune recherche. Tout procède de son imaginaire abreuvé des films de cet âge d’or Hollywoodien. Au fil des pages, le lecteur pense reconnaître une scène tant son écriture est cinématographique.

    Sœur jumelle de Florence, dessinatrice de bande dessinée, Bénédicte Dupré La Tour présente les oubliés de la conquête de l’ouest. Le roman Terres Promises est brutal, sauvage et sanglant, comme rarement ont été présentés les westerns. Une démystification d’actualité !
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/11/25/benedicte-dupre-la-tour-terres-promise/

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    Couverture du livre « Terres promises » de Benedicte Dupre La Tour aux éditions Les Editions Du Panseur

    Chantal YVENOU sur Terres promises de Benedicte Dupre La Tour

    Ils ont parcouru les mêmes territoires, ou croisé les mêmes compagnons de lutte. S’ils ont l’opportunité de régner sur un chapitre, on les retournera au décor du discours d’un autre héros de cette époque révolue et mythique.

    Q’ils se nomment Eleanor, Kinta ou Morgan, ils hantent les lignes...
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    Ils ont parcouru les mêmes territoires, ou croisé les mêmes compagnons de lutte. S’ils ont l’opportunité de régner sur un chapitre, on les retournera au décor du discours d’un autre héros de cette époque révolue et mythique.

    Q’ils se nomment Eleanor, Kinta ou Morgan, ils hantent les lignes de ce roman original qui nous emmènent au pays des orpailleurs à une époque où l’espoir tenait lieu de religion.
    La vie y est rude, la sauvagerie est embusquée partout au coeur de ces décors grandioses, et la lutte pour la survie n’est pas une figue de style.

    La langue est riche et parfois complexe, l’écriture travaillée, pour mettre en valeur les hommes et les femmes d’un roman de l’aventure qui a guidé ces êtres vers un monde nouveau.

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    Couverture du livre « Terres promises » de Benedicte Dupre La Tour aux éditions Les Editions Du Panseur

    Marie Kirzy sur Terres promises de Benedicte Dupre La Tour

    Des romans qui ont pour toile de fond les fondements des Etats-Unis au XIXème - ruée vers l'or, conquête de l'Ouest, guerre contre les Amérindiens – il y a en pléthore, ce qui fait craindre redondances ou ennui poli, au mieux divertissement. C'est donc une magnifique surprise que ce Terres...
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    Des romans qui ont pour toile de fond les fondements des Etats-Unis au XIXème - ruée vers l'or, conquête de l'Ouest, guerre contre les Amérindiens – il y a en pléthore, ce qui fait craindre redondances ou ennui poli, au mieux divertissement. C'est donc une magnifique surprise que ce Terres promises renouvelant totalement les tropes du western en lui insufflant un souffle et une puissance qui touchent au sublime.

    Le pluriel du titre, alors que l'unité de lieu est respectée, n'est pas gadget. Bénédicte Dupré La Tour opte pour la choralité en donnant la parole à des voix oubliées du Far West. Chaque personnage a son chapitre : des femmes ( prostituée, indienne, fermières épouses de colons ), des hommes ( orpailleur, indiens, révérend ).

    Chaque chapitre est une histoire à part entière, tellement bien construite, avec une tension qui monte crescendo, des enjeux qui se précisent, et un dénouement toujours inattendu, souvent cruel, incontestablement saisissant. Il pourrait constituer une nouvelle à part entière, mais l'autrice tisse un réseau de correspondances, d'abord souterrain puis qui éblouit lorsqu'ils apparaissent au grand jour. On se rend compte que chaque histoire intime emmène le lecteur vers une strate plus profonde, plus complexe de ce récit spiralaire dont on comprend toute la puissance au final.

    « On ne peut bien aimer le monde que si on en saisit les nuances. Entre le mal et le bien, entre la lumière et l'obscurité, s'étendent toutes les tonalités de la vie. Aux extrémités, il n'y a que la mort, où tout finit par se rejoindre. »

    Les personnages se croisent, ou pas, mais leurs histoires se répondent et composent une épopée-fresque mosaïque qui impressionne par l'éventail d'émotions fortes qu'elle déploie entre tragédies grecque, biblique, shakespearienne, guidée par un mystérieux arc narratif épistolaire qui unit le tout avec brio lorsqu'on referme la dernière page.

    Aucune histoire n'est faible, ou en-dessous des autres, c'est dire la maîtrise narrative de Bénédicte du Pré La Tour. Disons que mes préférences vont aux histoires de Mary, la fermière, qui part jeune fille sur les routes trouver un mari et une terre, puis devient mère jusqu'à la folie ; et celle de Bloody Horse, l'Indien plein de colère et de rancoeur, qui se met au service des Blancs comme éclaireur.

    Au-delà du cadre spatio-temporel, le fil conducteur qui unit tous les personnages est leur quête existentialiste. Il n'est question que des choix que l'on fait, souvent dans une grande solitude avec soi-même, pour devenir ce que l'on veut être, sans forcément de certitudes, mais au moins en sachant ce qu'on ne veut pas ou plus, quitte à se retrouver en marge de sa communauté voire en rupture totale. L'écriture précise et sensorielle dit tout de leurs tourments et de leurs espoirs, au plus près des corps qui subissent ; elle terrasse souvent par la brutalité des destins entrevus et la fulgurance des images convoquées tant dans la poésie que la violence originelle.

    Et c'est là que Bénédicte Dupré La Tour frappe très fort. Souvent lorsqu'un roman se passe dans un passé lointain, les auteurs veulent parler de notre monde actuel et plaque au forceps des messages progressistes qui ne sont pas pertinents chronologiquement parlant. Mais là, tout résonne de façon moderne sans aucun anachronisme pour évoquer des thématiques aussi passionnantes que contemporaines ( maternité, exil, immigration, identité, droit à la différence, colonialisme, racisme, féminisme ) en les faisant résonner d'une intensité flamboyante, souvent brutale.

    Un coup de coeur qui s'est imposé avec évidence tant il m'a fait vibrer, respirer, trembler, saigner à l'unisson de personnages inoubliables. Un premier roman qui emporte par son éblouissante maîtrise formelle.

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