Cinquante ans après le déclenchement de l'insurrection algérienne, le 1er novembre 1954, le travail des historiens met peu a peu à jour les conditions par lesquelles les partisans de l'indépendance ont gagné leur combat.
En métropole et en Algérie, des chrétiens ont joué un rôle important dans la mobilisation contre la torture et la lutte pour la décolonisation. Cet ouvrage révèle le rôle des prêtres de la Mission de France dans cette remise en cause radicale de l'ordre colonial. Dès 1954, grâce à des prêtres implantés dans des paroisses d'Algérie, l'information sur l'usage de la torture par l'armée française circule.
Des prêtres de la Mission de France sont expulsés des départements de Bône et de Constantine. Des intellectuels tel François Mauriac s'insurgent et l'opinion publique s'enflamme. En France, des prêtres sont arrêtés, interrogés, incarcérés. Jugés coupables d'avoir aidé les Algériens de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), ils suscitent la sympathie des milieux anticolonialistes et subissent les foudres de ceux qui estiment que l'Eglise ne doit pas se mêler de ces conflits politiques.
Bousculée par ces événements, la hiérarchie catholique subit les pressions de ses éléments les plus conservateurs, mais ne désavoue pas ces prêtres.
Dans un climat passionnel, au nom de leur foi, des hommes d'Église conscients de leur mission, à contre-courant de l'opinion dominante, agissent à leurs risques et périls pour qu'advienne l'égalité des hommes bafouée par un ordre colonial injuste et dépassé par le souffle de l'histoire.
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