"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Même si de nombreux éléments autobiographiques ont nourri ce livre de Julie Bonnie, c'est bien "roman" qu'elle a choisi de faire figurer sur sa couverture. Car c'est là, au creux de la fiction, qu'elle donne à entendre, à voir et à soupeser les histoires que racontent les corps des femmes.
Ce premier roman est une petite cerise posé sur un gâteau "sucré-salé" . Le récit de Béatrice sur son atterrisage forcé dans la vie quotidienne nous mêle aux ambivalences de la maternité et son cortège de contradictions . Le rapport au corps est subtilement décrit . Les personnages sont trés attendrissants et on peine à les perdre (pour certains ) en chemin .Un joli petit moment d'émotions vives et torturées qui nous poursuit longtemps après avoir refermer ce livre.....
Béatrice est auxiliaire de puériculture. Chaque jour, elle visite dans leurs chambres d'hôpital les femmes qui viennent tout juste d'accoucher. Celle de la chambre 2, hospitalisée depuis longtemps déjà, capte tout particulièrement l'attention de Béatrice. Toutes ces (nouvelles) mères ont chacune leur histoire personnelle, et ces fragments d'histoire renvoient Béatrice dans son passé, puis face à ce métier qu'elle ne supporte plus d'exercer. Ce n'est pas elle, ce n'est pas sa vraie vie, juste un semblant de survie dans la société, elle qui sillonnait auparavant les routes, dansant sur la musique jouée par son beau Gabor et ses amis…
Ce qui m'a frappée dans l'écriture de ce roman, c'est la vision qu'a la narratrice de la maternité. Tout ne semble pas "tout beau, tout rose", chaque nouvelle mère possède ses peurs, ses doutes et ses blessures… Même Béatrice, qui s'interroge sur son rôle de mère, sur les épreuves de la vie qu'elle a eu à endurer par le passé, en écho à ce que vivent les femmes qui passent dans son service. de manière sous-jacente, c'est aussi le moyen pour l'auteure de dénoncer, doucement mais sûrement, les conditions de travail liées aux métiers exercés en maternité. Pourquoi le fait elle, me direz-vous (peut-être) ? Comment les situations décrites et la façon dont elles sont vécues ont-elles l'air plus vraies que vrai ? En recherchant plus d'informations sur l'auteure, j'ai découvert qu'elle avait elle-même travaillé en maternité, après avoir passé des années à se produire sur scène, dans le domaine de la musique. Nul doute que son premier roman a pu lui être inspiré par ses propres expériences personnelles.
L'alternance des chapitres, entre vie professionnelle et vie personnelle de Béatrice, font ressortir tout l'enjeu de ce qui se joue dans l'esprit du personnage : un éternel dilemme, appesantie par le poids du présent et du passé, par ce qu'elle est vraiment et qu'elle ne peut exprimer.
Une histoire saisissante, des scènes décrites avec réalisme, des émotions exprimées toute en pudeur et sincérité : telle est la recette de ce roman !
Chambre 2 est un joli livre autour de la maternité, qui surprend par un ton qui alterne douceur et violence. Le livre ne porte pas uniquement sur l’acte de mettre au monde, il renvoie aussi à la féminité, au corps, au désir, à la vie tout simplement. Julie Bonnie porte un regard tendre et plein de compassion sur des femmes que la vie a parfois amochées. Elle a un regard beaucoup moins tendre sur l’hôpital, cet univers stressant où le temps manque.
En lisant quelques éléments de biographie, je découvre que ce roman est un peu un miroir de la vie de l’auteur. En effet, « Julie Bonnie a donné son premier concert à quatorze ans et chanté dans toute l’Europe pendant plus de dix ans ». Elle a travaillé dans un hôpital, tout comme Béatrice son personnage, la narratrice du roman. Je comprends mieux les passages très réalistes sur les hôpitaux.
En insérant dans le livre l’histoire singulière de Béatrice qui raconte sa vie passée d’artiste, Julie Bonnie mélange deux univers, un monde cloitré entre des murs aseptisés et un autre où la liberté règne mais qui marginalise. Deux parcours de vie que l’auteure choisit d’alterner, ce qui permet au lecteur de s’évader au gré d’une tournée artistique tout en plongeant régulièrement dans un quotidien difficile.
J’ai aimé suivre ces trajectoires de vie que la plume de Julie Bonnie, sensible et écorchée, rend attachants. Un très beau roman.
pfiouuu comment critiquer ce petit roman, "chambre 2", de moins de 200 pages qui est le premier roman de Julie Bonnie. Compliqué... à plusieurs titres.
Tout d'abord par la violence ressentie au travers de certaines pages. Ça met limite mal à l'aise et surtout ça fait l'effet d'un coup de fusil!
Certains passages sont d'ailleurs glaçants - la mort de Pierre et Pierre, la fin de vie de l'occupante de la Chambre 2, la perte de Jesus le deuxieme enfant de Béatrice...
Puis par le sujet: la maternité et tout ce qui transite autour: les joies, les peines, les "il parait que..", "c'est mieux de...". L'auteur produit un récit souvent émouvant et qui dépeint de manière très convaincante la vie d'une auxiliaire puéricultrice.
Prendre du recul tout en restant femme, et donc en ayant vécu ce que vos patientes vivent. Rester professionnelle tout en ressentant parfaitement leurs craintes ou leurs espérances.
C'est narré sans superflux, sans propos mielleux et souvent de manière convaincante.
Enfin par le choix de l'auteur de l'agencement de son livre: alterner l'avancement dans les chambres, qui propose un cas différent, et la vie même de Béatrice. La j'avoue que j'ai été un peu moins convaincu. Un ordre chronologique ne m'aurait pas déplu.
Heureusement les chapitres sont très courts, ce qui fait que le dynamisme du livre empêche de trop perdre la trame.
Il n’empêche ce premier roman sur le corps de la femme (l'accouchement, la danse nue, ...) est une réussite et je vous encourage à le lire. Il ne vous prendra pas beaucoup de temps tellement il se dévore rapidement. Mais il ne vous laissera pas indemne en refermant la dernière page.
3/5
Superbe premier roman, fort à la limite de la violence, un bel hommage au corps des femmes. Ce corps brutalisé parfois par la grossesse ou l'accouchement mais aussi admiré.
Bel équilibre entre ces portraits de femmes traumatisées, angoissées, inquiètes, déprimées, soumises ou sereines, aimantes, confiantes et la vie légère et libre de Béatrice quand elle était danseuse nue.
La vie d'une femme qui ne se sent pas à sa place dans ces couloirs aseptisés de l'hôpital : ce lieu
"... de grande, grande solitude. C'est presque sa définition. Nous partageons l'indicible dans des conditions exécrables. Nous ne pouvons pas partager parce que nous n'avons pas le temps, bien sûr, mais surtout parce que chacun protège son intimité tant bien que mal."
Cet hôpital où se vivent de petits bonheurs mais aussi de grandes tragédies :
"Quand on a perdu un bébé, la mort reste en nous pour toujours tel un organe vital et on sait, mieux que quiconque, ce qu'est la vie."
L'auteure ne nous épargne rien ni les détails du corps qui se déchire, ni les fausses couches, ni la mort, ni le regard parfois méprisant des sages femmes ou des médecins, ni les coups bas d'une hiérarchie ou le chacun pour soi.
Par dans tous les sens ...
Ce livre m'a fait autant de mal que de bien ... il a fait écho à des épreuves que j'ai bien connues. Mais je ne sais pas où l'auteure veut vraiment en venir ? Un livre que je classerai dans la catégorie "ovni littéraire"
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