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Ces êtres intéressants et infortunés ; les enfants trouvés des Basses-Alpes au XIXe siècle

Couverture du livre « Ces êtres intéressants et infortunés ; les enfants trouvés des Basses-Alpes au XIXe siècle » de Isabelle Grenut aux éditions C'est-a-dire
Résumé:

« Ces êtres intéressants et infortunés ». Cette formule apparaît très fréquemment sous la plume des administrateurs des Basses-Alpes. Traduisant un certain désarroi, elle illustre bien la difficulté que rencontre l'administration à venir à bout de l'augmentation des abandons d'enfants. Durant le... Voir plus

« Ces êtres intéressants et infortunés ». Cette formule apparaît très fréquemment sous la plume des administrateurs des Basses-Alpes. Traduisant un certain désarroi, elle illustre bien la difficulté que rencontre l'administration à venir à bout de l'augmentation des abandons d'enfants. Durant le premier tiers du xixe siècle ce sont près de 30 000 enfants qui sont admis chaque année dans les services d'assistance en France et ils sont 6 947 recueillis dans les hospices des Basses-Alpes entre 1809 et 1834. Le décret napoléonien de 1811 « concernant les enfants trouvés ou abandonnés et les orphelins pauvres » tente d'organiser l'accueil des nourrissons au niveau des départements, et instaure un tour d'abandon dans chaque arrondissement. Ce système garantit l'anonymat des parents « abandonneurs », mais est l'objet de vives controverses jusqu'à l'arrêt de son usage à la fin des années 1860. En 1831 est créée l'Inspection départementale des Enfants trouvés des Basses-Alpes qui a pour fonction de contrôler les placements en nourrice et la bonne utilisation du budget alloué. C'est l'analyse des rapports d'inspecteurs conjuguée à la lecture fine d'autres archives, tels les registre d'entrée des différents hospices du département, Manosque surtout, mais aussi Digne, Sisteron... qui permet à Isabelle Grenut de faire renaître ces destins de vie souvent éphémères, et au travers d'une attention toute particulière pour les billets et les marques (tissus, rubans...) laissés par les parents, de montrer que l'abandon ne rime pas de toute évidence avec rupture du lien ou indifférence. Isabelle Grenut consacre ses recherches universitaires à l'histoire des enfants trouvés ou assistés des Basses-Alpes au cours du xixe siècle. Elle est par ailleurs aide-soignante en centre hospitalier.

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